Photo : S. Zoheir Par Algérie presse service Les cafés situés dans les quartiers «extra-muros» d'Oran connaissent un engouement certain ces derniers mois. Les commodités multiples qu'offrent ces lieux publics sont autant d'atouts qui attirent une clientèle de plus en plus nombreuse.Lieux de rencontre et de sociabilité par excellence, les cafés occupent une place importante dans le quotidien des Oranais et de tous les Algériens en général. Cercles de résistance culturelle et politique durant la période coloniale, des cafés ont gagné à Oran leur renommée pour avoir été des lieux de rencontre des militants politiques et des artistes algériens qui saisissaient la moindre opportunité pour accomplir leur travail de sensibilisation et de propagande au service de la question nationale. Après l'indépendance, les cafés ont gardé leur vocation sociable pour redevenir des lieux de rencontre, d'échange, de retrouvailles et de points de chute de tout visiteur et passager venant à Oran. Tous les quartiers, ou presque, disposent d'un ou de plusieurs cafés qui ne désemplissent pas tout au long de la journée et jusqu'à une heure avancée de la nuit, notamment durant l'été. L'activité commence dès les premières heures de la matinée avec ceux qui viennent prendre un «espress» ou un «naqous» (café noir avec une goutte de lait), avant de se rendre au travail, pour s'achever avec les bandes de jeunes du quartier venus discuter ou commenter les faits du jour avant de rejoindre leur domicile. Les cafés de la ville désertés Aujourd'hui, les cafés du centre-ville ne connaissent pas le succès d'antan. Circuler dans l'une des artères les plus fréquentées est devenu un véritable cauchemar au vu de l'intense circulation automobile et même piétonne. De ce fait, les rencontres amicales ou pour affaires au centre-ville sont évitées. Les cafés sont sévèrement touchés par ces problèmes qui ont un impact certain sur leur fréquentation. «Pour mes rendez-vous professionnels et d'affaires, j'évite coûte que coûte le centre-ville. Je préfère de loin les cafés situés en dehors de la ville, loin de toute forme de tumulte», explique Miloud, gérant d'une agence immobilière. Nazim, un jeune entrepreneur, abonde dans le son sens : «Il est difficile de discuter affaire dans un lieu public et de surcroît dans un café. Je fréquente surtout les nouveaux quartiers résidentiels où je peux rencontrer dans un lieu chic ma clientèle.» Ils sont des centaines, tout comme Miloud ou Nazim, à afficher leur préférence pour des lieux en dehors d'Oran. Les nouveaux cafés situés à Bir El Djir, à El Kerma, à haï En-nakhil (Palmiers), à haï Es Salam (Saint-Hubert), près de La Pépinière, à la sortie est d'Oran, au boulevard du Millenium ou encore les salons feutrés et luxueux des grands hôtels attirent de plus en plus de clients nouveaux. Généralement ouverts au niveau des rez-de-chaussée de luxueuses villas et autres habitations individuelles, ces commerces se distinguent par leur vaste espace, leur décor parfois recherché, leur mobilier confortable et la qualité de leurs services. Les murs sont «tapissés» d'écrans de télévision plasma, branchés sur des chaînes satellitaires. Les tables sont loin d'être «collées» les unes aux autres. Les clients peuvent discuter tranquillement loin des oreilles indiscrètes et sans être importunés par leurs voisins. Commodités, confort et tranquillité Pratiquement, tous ces cafés disposent d'un parking, facilitant la tâche aux clients véhiculés. «Au centre-ville, il est pratiquement impossible de trouver un endroit où stationner à proximité d'un café. Ici, je peux siroter mon thé à la menthe, discuter sur la terrasse, sans me soucier de ma voiture puisque je peux la surveiller de temps en temps», a fait observer un client, rencontré à proximité du lieu-dit La Pépinière. Un gardien assure la sécurité du parking et un simple coup d'œil lui donne une idée précise de la catégorie des clients et des consommateurs reçus.D'autre part, sur le plan des consommations, toute une variété de produits est proposée aux consommateurs. Cela va du café express traditionnel au cappuccino, en passant par toute la gamme des boissons gazeuses, limonades et jus de fruits maison préparés sous le regard du client. Côté viennoiseries et gâteaux, le client peut aussi commander des préparations traditionnelles comme les «bradj», «m'semen», «baghrir», «makrout au miel» ou encore «matloue beurré». Les diabétiques trouvent également leur bonheur puisqu'ils peuvent demander de la saccharine pour sucrer leur café ou thé. Tout est conçu pour que le client trouve tout son confort et qu'il ressente l'envie de revenir le lendemain ou le surlendemain. Ces cafés, dont le nombre croît de mois en mois, ont pour avantage de pousser les autres commerces de ce genre à suivre cette tendance. Ce qui montre que les Oranais sont prêts à payer «au juste prix» leurs consommations pour peu que le service soit de qualité et que la formule «le client est roi» soit effective et réelle.