La fréquentation des cafés semble devenir l'activité la plus prisée dans la capitale du Titteri et cela se remarque par le nombre croissant de ces établissements qui ont vu le jour à Médéa ces derniers temps. Ouvrir un café est un investissement facile pour les fortunés avec moins de tracasseries par rapport à d'autres créneaux d'investissement. Cela s'explique par le côté « lucratif » de cette activité qui permet une rotation rapide du capital investi et un amortissement à court terme. La clientèle potentielle, toutes catégories sociales confondues et qui est en évolution, demeure un facteur non négligeable qui favorise l'essor de cette activité commerciale. Aussi, une jeunesse désœuvrée, manquant dans ses quartiers respectifs d'espaces de détente et de loisirs, trouve souvent refuge dans ces espaces dédiés au café et au thé. La multiplication de ces commerces, aux yeux de certains observateurs, est un indice révélateur d'une courbe ascendante du chômage. Un cafetier ne chôme pas à Médéa, il y a toujours l'amateur du « moitié-moitié », de « l'express » et du café-crème, bien blanc, bien noir ou bien dosé, selon les goûts. Généralement, n'importe quel client n'hésite pas à mettre la main à la poche pour payer son café et celui d'un copain ou d'une simple connaissance à la table d'en face pour 15 DA la tasse. Une nouvelle option chez les jeunes, le café « portable » est en vogue, un gobelet à moitié plein de cet arôme doux amer accompagne partout le consommateur dans sa balade en ville. De leur côté, les patrons des lieux, concurrence oblige, rivalisent d'ingéniosité pour soigner les décors intérieurs de leurs établissements. L'inévitable chaîne stéréo, diffusant les tubes en vogue, des téléviseurs extra-plats pour la bonne image, réservés aux chaînes de sport, trônent ainsi au beau milieu de la salle, l'objectif étant d'attirer et de fidéliser la jeune clientèle. Le café fait également office d'espace de communication. C'est au café que l'actualité nationale et surtout locale sont commentées et analysées par les moins et les plus « savants » des clients. C'est aussi au café que les rendez-vous sont pris pour une intervention ou autre services rendus. C'est également au café que l'information ou la rumeur est amplifiée. Elle y va de la liste des bénéficiaires de logements, de la mutation de responsables et la désignation de leurs successeurs... Ces derniers temps, un autre genre est venu se greffer au décor de la ville : des cafés de jeunes plus branchés. Ces derniers sont facilement identifiables, portables derniers cris accrochés à la hanche, des écouteurs à l'oreille et des discussions avec des terminologies de jeunes. C'est dire enfin que pour se divertir à Médéa, il n'y a guère grand-chose, sinon les cafétérias.