Photo : Riad Par Faouzia Ababsa La résidence Djenane El Mithak a abrité hier un colloque international intitulé «Parlements nationaux et parlements régionaux et continentaux : renforcement des liens et perspectives de coopération», organisé sur l'initiative de la commission des affaires étrangères de l'APN. Un colloque auquel ont pris part un certain nombre de responsables de parlements africain, méditerranéen, arabe, maghrébin… Un colloque qui n'a pas focalisé tellement l'attention des parlementaires algériens en dépit de l'importance de l'enjeu et des problématiques qu'il pose. En effet, dès que le ministre d'Etat, représentant personnel du président de la République a quitté la salle après la séance d'ouverture, une ruée de sénateurs et de députés se sont dirigés vers la sortie de la résidence. C'est dire qu'ils ont répondu à l'invitation uniquement pour faire bonne figure et pour que le non moins secrétaire général du FLN remarque leur présence. Exit donc pour eux les questions géopolitiques liées à l'hégémonie de la législation internationale ou encore la potentielle coopération entre les différents parlements dans le but d'influer sur leurs gouvernements respectifs pour le bien des populations qui les ont portés dans les institutions législatives. On remarquera d'ailleurs que les communications données par les participants ont été avares sur ces problématiques si l'on exclut l'intervention de Abdelaziz Belkhadem qui a évoqué l'efficacité des parlements existants et dans lesquels l'Algérie est présente. Le représentant du chef de l'Etat a posé la problématique de l'enchevêtrement des prérogatives de ces institutions sur les parlements nationaux et celle de leur réelle représentativité. En ce sens que la composante de certains d'entre eux est tout simplement désignée, donc dénuée de toute légitimité populaire. Entre l'Union parlementaire africaine et le Parlement africain, l'Union des parlements arabes et le Parlement arabe de transition et le conseil consultatif de l'Union du Maghreb arabe, il est, en effet, extrêmement difficile de s'y retrouver. Ce, d'autant qu'en termes de contrôle parlementaire, ces institutions restent absentes dès lors que, pour le moment, il est du ressort des institutions législatives nationales. Il n'y a pas que cela. L'existence même de ces instances remet en cause les décisions souveraines des Etats. Pourtant, il s'en trouvera parmi les représentants des Parlements invités à Djenane El Mithak pour revendiquer le droit de légiférer et de produire des lois pour le continent, la région. «Tout comme cela se fait dans le Parlement européen», dira un intervenant, feignant d'oublier tous les dégâts occasionnés par ce même Parlement aux citoyens des Etats parties en raison des directives allant souvent à l'encontre de leurs intérêts. C'est le cas pour les secteurs de l'agriculture, de l'industrie ou encore la gestion des effets de la crise économique mondiale et les mesures drastiques prises et dont seuls les salariés font les frais à travers les coupes budgétaires et la remise en cause des services publics. Par ailleurs, il faut signaler que ces Parlements, au demeurant tous membres de l'Union interparlementaire, sous le couvert de la coopération font dans la diplomatie parallèle, empiétant ainsi sur les prérogatives des chefs d'Etat de leurs pays respectifs, mais aussi en violant les dispositions de leurs Constitutions respectives. C'est du moins le cas pour l'Algérie, dont la Constitution stipule explicitement que la diplomatie relève des seules prérogatives du président de la République. Une dualité, en somme, à laquelle il faudra bien trouver une solution.