Abdelaziz Belkhadem, représentant personnel du président de la République, a admis que les Etats sont davantage soumis, ces dix dernières années, au droit international, à telle enseigne que, désormais, les lois nationales y puisent leur essence. Le patron du FLN a parlé carrément du diktat de la législation internationale. La globalisation a détruit les barrières qui existent entre les peuples et les Etats, non seulement au plan de la communication, mais aussi la généralisation de certains phénomènes à de larges régions du globe. Des préoccupations majeures, essentiellement d'ordre économique et sécuritaire, sont désormais communes à différents pays et continents. Conséquence, le droit international a pris de l'importance pour que les Etats adoptent, autant que possible, une démarche unique face à un fléau particulier. Une hégémonie qu'a contestée le représentant personnel du président de la République, Abdelaziz Belkhadem, hier à la résidence El-Mithak, lors de son intervention au colloque international sur les Parlements nationaux, régionaux et continentaux. Il a affirmé que des lois internationales, prenant en charge des questions allant de la protection de l'environnement à la lutte contre le terrorisme, sont imposées aux Etats au détriment de leurs législations nationales. À ce titre, le patron du FLN a parlé carrément du diktat du droit international, qui empêche les élus nationaux de légiférer en fonction des spécificités de leurs pays et des visions de leurs autorités. Cette inconstante porte atteinte, de son point de vue, à la souveraineté nationale. Jusqu'alors, ce sont les puissances occidentales qui élaborent les lois auxquelles sont soumis les autres pays du monde, sous réserve de leur approbation par les parlements nationaux. Visiblement, l'Algérie souhaite doter l'Afrique et le monde arabe d'organes législatifs à même de prendre en charge les problèmes posés au niveau continental et régional. C'est justement cet objectif qui a été assigné au colloque de deux jours, organisé par la commission des affaires étrangères, de la coopération et de l'immigration de l'assemblée populaire nationale. “L'objectif que l'Assemblée populaire nationale veut atteindre en organisant ce séminaire international est d'enrichir le débat, qui se déroule actuellement autour de la mutation des parlements régionaux et continentaux en parlements législatifs.” Le président de cette commission, Reguieg Benthabet, a soutenu, dimanche lors d'une conférence de presse sur la rencontre de la résidence El-Mithak, que certains fléaux, que connaît le continent noir ou le monde arabe, ne pourraient être réglés par des législations nationales. Il a cité la problématique du paiement de la rançon aux ravisseurs d'Aqmi, qui serait résolu si tous les pays concernés adoptaient une position commune, consolidée par une loi au vrai sens du terme. Le Parlement européen est alors désigné comme l'exemple à suivre. “…Le Parlement européen s'est distingué en tant qu'importante institution et s'est développé au point de jouir aujourd'hui de prérogatives législatives et de compter, en son sein, des députés directement élus par les peuples.” Le président de la commission des affaires étrangères, politiques et sécurité nationale du Parlement arabe, Abdelaziz El-Hacen, a estimé primordial d'attribuer, à son instance, le pouvoir législatif. “Ce n'est pas une problématique, mais une logique”, a-t-il argumenté. Il a souhaité, dans le sillage, que “le colloque se solde par des recommandations à la hauteur de nos ambitions”. Quelque 350 parlementaires, arabes et africains, ainsi que des représentants d'institutions parlementaires turque, roumaine et chilienne, prennent part à cette rencontre de deux jours.