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La nouvelle loi sanitaire doit mettre fin aux disparités dans l'accès aux soins Ould Abbès lors de la conférence nationale sur la santé et la réforme hospitalière
Photo : Riad Par Amel Bouakba Près de 1 200 participants et représentants des corps médical et paramédical, de gestionnaires des établissements hospitaliers, d'administrateurs et de représentants de l'industrie pharmaceutique ont pris part à la conférence nationale ouverte, jeudi dernier, au palais des Nations, à Club des Pins (elle prend fin aujourd'hui). Au cœur du débat, l'avant-projet de loi sur la santé. Très attendu, le texte devra remplacer la loi sanitaire de 1985, qui se retrouve complètement caduque aujourd'hui. Comprenant quelque 500 articles, il est présenté pour débat et enrichissement trois jours durant, dans le cadre de huit ateliers, consacrés, entre autres, aux politique et système de santé, à la politique pharmaceutique, à la réforme hospitalière, à la formation des personnels de santé, à la déontologie, à la santé dans le Sud. Intervenant à l'ouverture des travaux, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès, a indiqué que cette rencontre est l'occasion de faire un état des lieux sans complaisance du secteur de la santé et réunir plus de 1 000 participants pour donner leurs suggestions sur la future loi sanitaire qui s'étalera sur une période allant de 2011 à 2030. «Il s'agira de mettre en œuvre un plan ambitieux mais réalisable», en tenant compte des mutations socio-économiques et culturelles que connaît la société algérienne et du développement scientifique. Le nouveau plan sanitaire devra permettre de mettre fin «aux disparités dans l'accès aux soins». Ainsi, malgré «l'immense effort d'investissement de l'Etat dans le domaine de la santé, des insuffisances sont une ombre au tableau», selon Ould Abbès, qui a reconnu que «de faibles réponses sont apportées à des besoins de santé de plus en plus spécifiques, en raison de l'adaptation trop lente et insuffisante du système de santé à l'évolution démographique, épidémiologique, socioculturelle, socioéconomique et environnementale de notre société». Le ministre a par ailleurs annoncé la mise en œuvre d'un programme «Santé Sud» afin de garantir l'accès aux soins à tous les citoyens de ces régions éloignées. Pour lui, cette rencontre nationale permettra de remédier aux lacunes enregistrées jusque-là dans le secteur de la santé, de bannir les inégalités dans l'accès aux soins et d'améliorer la prise en charge des malades afin qu'ils bénéficient dans la dignité de soins de qualité. A. B. Les syndicats de la santé se retirent de la conférence Les syndicats de la santé, notamment le SNSP et le SNSSP, présents à l'ouverture de la conférence sur la santé, se sont retirés, la qualifiant de «mascarade». Ces syndicats dénoncent l'attitude du ministre de la Santé qui ne les a pas consultés dans l'élaboration de l'avant-projet de loi sanitaire et le fait de n'avoir pas été associés en tant que partenaires sociaux. S'agissant de Sidi Saïd, patron de l'UGTA, présent à cette conférence, les syndicats estiment qu'il ne les représente aucunement. L'exercice de l'activité complémentaire remis en cause «La circulaire portant exercice de l'activité complémentaire qui permet aux médecins du secteur public de travailler dans le privé est un véritable scandale dans le secteur de la santé et doit être supprimée.» C'est ce que n'a pas arrêté de marteler le docteur Ismaïl Boulbina, président de l'association «SOS NJDA», l'a qualifiant de «véritable crime et de facteur d'implosion du système national de santé qui fait qu'on assiste aujourd'hui à de véritables drames». Selon lui, «certains médecins du secteur public désertent leurs services et vont jusqu'à détourner les malades au profit de leurs cliniques privées». Le docteur Boulbina propose carrément la suppression de cette loi qui porte un réel préjudice aux malades. «Cela fait 20 ans que je milite pour cela», a-t-il dit. Interrogé à ce sujet, le ministre de la Santé n'a pas écarté une probable révision de ce texte. 230 médicaments indisponibles dans des pharmacies En dépit des assurances du ministre de la Santé, la pénurie de certains médicaments indispensables perdure. Selon des syndicats et associations activant dans le secteur de la santé, quelque 230 médicaments, dont 170 destinés aux malades chroniques, ne sont pas disponibles dans certaines officines à travers le pays. Le représentant du Syndicat national algérien des pharmaciens d'officines (Snapo), le Dr Fayçal Abed, estime que «cette rupture de médicaments est due à une mauvaise gestion de la distribution». Une situation que déplore également le président de l'association «SOS hépatite», en même temps représentant du réseau des associations des malades chroniques, M. Abdelhamid Bouallag. Il a souligné que cette rupture de médicaments vitaux pour les cancéreux et les malades atteints d'hépatites met la vie de ces derniers en danger, qualifiant la situation d'«anarchique». M. Bouallag a par ailleurs regretté que les associations de malades n'aient pas été associées dans l'élaboration de l'avant-projet de loi sanitaire. «Il fallait remettre le document aux concernés à l'avance», a-t-il indiqué. Il a, par ailleurs, déploré que de nombreuses associations de malades n'aient pas été invitées à un débat qui les concerne en premier lieu. Interpellé à ce sujet, le ministre de la Santé a affirmé n'avoir «exclu personne», ajoutant qu'«une trentaine d'associations de malades ont été invitées au débat».