Photo : Riad Par Amel Bouakba Le débat sur l'avant-projet de loi sanitaire sera au menu de la conférence nationale sur la politique de la santé, prévue du 3 au 5 février prochain. C'est ce qu'a indiqué le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbes. Il s'exprimait, jeudi dernier, en marge d'une séance plénière à l'Assemblée populaire nationale (APN) consacrée aux questions orales. Ould Abbes a mis l'accent sur l'importance de cette rencontre à laquelle prendront part 1 000 participants, dont notamment des représentants du corps médical et paramédical, des associations de malades, des syndicats, de l'industrie pharmaceutique et des cliniques privées. Cette rencontre d'envergure nationale sera consacrée, entre autres, à la présentation du très attendu avant-projet de loi sur la santé qui a pour objectif l'actualisation de l'ancienne loi 85-05, devenue pratiquement obsolète. L'avant-projet de loi qui sera soumis à débat sous forme d'ateliers, compte 500 clauses relatives à la formation, à l'industrie pharmaceutique, aux statuts, à la recherche scientifique, à la gestion et à l'organisation. Il sera également question, selon le ministre, d'un atelier consacré aux différents plans nationaux de lutte contre les maladies chroniques, dont le plan national de lutte contre le cancer, les maladies cardiaques et les maladies infantiles. Le nouveau projet de loi sanitaire s'étalera sur vingt ans (2011-2030). Il devra permettre au secteur de la santé «de s'adapter aux mutations socio-économiques et culturelles que connaît la société algérienne et au développement scientifique». Par ailleurs, Ould Abbes a annoncé, l'ouverture de vingt-neuf nouvelles écoles de formation paramédicale entre 2011 et 2014. Celles-ci devront, a-t-il dit, «former plus de 9 000 infirmiers et infirmières toutes spécialités confondues». Selon le ministre, «ces structures viennent renforcer celles déjà existant pour combler le déficit enregistré dans le corps paramédical à travers le territoire national». Retard dans la réalisation du nouvel hôpital et manque de médecins spécialistes dans la wilaya de Skikda, déficit en médecins et personnel soignant dans la wilaya de Djelfa, retard dans la réalisation des hôpitaux de In Amenas et Bordj-Omar-Idris, dans la wilaya d'Illizi sont, entres autres, les questions abordées par des députés jeudi dernier à l'APN. A. B. Mettre fin au transfert des malades du secteur public vers le privé Le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière veut mettre fin au transfert des malades du secteur public vers le secteur privé. C'est ce que du moins ce qu'il a affirmé, en réponse à la question d'un député de l'APN. «Le transfert des malades du secteur public vers le secteur privé sera désormais combattu», a promis Ould Abbès, déplorant le fait que le patient est obligé «d'effectuer des radios à des tarifs faramineux dans ces structures alors que les équipements médicaux publics sont constamment en panne». Dans ce sens, le ministre a précisé que 198 inspecteurs, au niveau national, ont été formés avec pour tâche «de lutter contre le phénomène de transfert des malades du secteur public vers le secteur privé, une pratique qui est contraire à l'éthique et à la déontologie médicales». Les paramédicaux maintiennent leur grève du 1 au 2 février Apparemment, les paramédicaux sont décidés à aller au bout de leurs revendications. Le Syndicat algérien des paramédicaux (SAP) exige la révision du nouveau statut particulier des paramédicaux avec une meilleure considération pour la profession et notamment l'introduction du nouveau système LMD dans la formation des paramédicaux.Les dernières déclarations du ministre de la Santé annonçant le dépôt du statut de la corporation auprès de la Fonction publique n'ont fait qu'attiser leur colère. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, le SAP dénonce «le mépris de la tutelle» qui ne l'a pas associé au dialogue sur la révision du statut qui le concerne en premier lieu. Réuni en session extraordinaire, jeudi dernier, le conseil national du SAP a décidé de maintenir l'appel lancé pour l'organisation de deux journées de grève du 1er et 2 février prochain. «Le dépôt d'un préavis de grève illimitée prendra effet à partir du mardi 8 février», est-il indiqué. Le SAP met en avant, dans un communiqué parvenu à notre rédaction, «l'échec de la réunion de conciliation à laquelle a appelé Ould Abbes, le 26 janvier dernier, suite à son incapacité de produire la moindre preuve des éléments constituant le dossier relatif au statut LMD tel qu'exigé par les règlements de la Fonction publique (ancrage juridique, ministère de l'Enseignement supérieur)», souligne le communiqué .