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Le chef de l'Etat : «Le fléau de la corruption s'est conforté» Tout en chargeant le gouvernement de retirer l'épée de Damoclès qu'est la pénalisation de l'acte de gestion
«Des atteintes aux deniers de l'Etat existent et le fléau de la corruption s'est conforté.» C'est ce qu'a indiqué le chef de l'Etat lors du Conseil des ministres qu'il a présidé jeudi dernier. Rien que l'on ne sache déjà, mais cette déclaration a le mérite de confirmer un fait et le quasi-ancrage de la corruption dans notre pays. Ce qui fait dire à d'aucuns qu'elle est devenue un sport national. Le président de la République a toutefois réitéré la détermination de l'Etat «à combattre ces déviations avec toute la rigueur de la loi», précisant par là même que «les mécanismes de prévention contre ces déviations ont été renforcés», en référence à l'ordonnance relative à l'organisation et au fonctionnement de la Cour des comptes. Cette institution a d'ailleurs vu ses prérogatives élargies à la faveur de ce texte adopté l'été dernier par les deux chambres du Parlement pour concerner non seulement les administrations, mais aussi les entreprises publiques. Cependant, en dépit de la sévérité de la législation algérienne par rapport aux détournements des deniers publics et à la corruption, signalée par M. Bouteflika, beaucoup d'affaires sont en train d'éclater çà et là. Ce qu'il y a de positif pour les pouvoirs publics et les citoyens, c'est que la corruption est devenue un délit imprescriptible. Par conséquent, aucun corrupteur ou corrompu ne saurait être dispensé de poursuites judiciaires, avec la préservation de la présomption d'innocence. Ce qui a fait dire au premier magistrat du pays que «nul crime ou délit de corruption ou d'atteinte aux deniers publics qui sera établi par la justice ne demeurera impuni». A condition que la justice soit réellement indépendante, ce qui n'est pas totalement le cas, et que l'on assiste plus à des parodies comme celles de l'affaire de la Cnan ou encore de la caisse principale de Khalifa Bank. La bonne administration de la justice requiert que les magistrats n'obéissent qu'à la loi et auditionnent toutes les parties ayant un lien de près ou de loin avec des scandales financiers, quels que soient leur statut ou leur degré de responsabilité dans l'Etat. F. A.