A la date du 2 février 2011, l'Office national des terres agricoles (ONTA) a réceptionné un total de 107 000 dossiers de demandes de conversion de droit de jouissance perpétuelle en titre de concession, soit plus de la moitié des 200 000 exploitants agricoles concernés par la loi n°10-03 du 15 août 2010, fixant les conditions et les modalités d'exploitation des terres agricoles du domaine privé de l'Etat. Ce qui dénote tout l'engouement des agriculteurs à régulariser leur situation auprès de l'ONTA. «Les dossiers font l'objet d'un traitement au fur et à mesure de leur dépôt», a indiqué le ministre de l'Agriculture et du Développement rural Rachid Benaïssa. Ce dernier a aussi informé les médias suite à son intervention à l'occasion de la réunion d'évaluation du secteur de l'agriculture qui s'est tenue hier au siège de ce département : «Du moment que le décret exécutif de la loi a été rendu public depuis samedi dernier, l'ONTA va commencer à faire signer le cahier des charges par chacun des demandeurs.» Quant à la question de savoir si la Générale des concessions agricoles (GCA) connaîtra des changements, Rachid Benaïssa a répondu par l'affirmative. La GCA qui, jusqu'à présent, «tenait le rôle de maître d'ouvrage va devenir graduellement une entreprise de réalisation, puisqu'elle prendra l'appellation d'entreprise algérienne de génie rural», a annoncé le ministre, ajoutant dans la foulée : «La commission nationale des marchés vient d'octroyer quatre projets à réaliser à cette nouvelle entreprise issue de l'ex-GCA.» A propos des dérives constatées au sein de cet organisme relevant du ministère de l'Agriculture, Benaïssa a révélé qu'une instruction judiciaire est en cours, précisant que «les personnes ayant bénéficié d'une concession dans le cadre du programme de mise en valeur n'ont pas à s'inquiéter». Et de poursuivre : «La GCA continue à recevoir des demandes de concession. Au titre de l'année 2010, elle a réceptionné 1 200 dossiers.» Toujours lors de sa rencontre avec les médias, le premier responsable du secteur de l'agriculture a tenu à faire savoir que la Direction générale des forêts a vu ses prérogatives élargies : «Le corps des forestiers est dorénavant doté de tous les instruments qui lui sont nécessaires pour une action plus effective et plus présente sur le terrain.» Quant aux nouvelles mesures qu'envisage de prendre son département en 2011, il a annoncé la prochaine mise en place d'un corps d'animateurs et de vulgarisateurs. Une initiative qui s'inscrit, selon le ministre, dans le cadre du «PRCHAT». Benaïssa a aussi informé que les chambres d'agriculture connaîtront bientôt un renouvellement de leurs responsables. Soulignons, enfin, qu'à l'issue de la lecture des rapports sur l'évaluation du secteur et la mise en œuvre des contrats de performance par wilaya, le ministre s'est félicité des résultats enregistrés dans certaines wilayas, mais a laissé entrevoir sa déception concernant certaines régions qui continuent à «se satisfaire des résultats dans deux ou trois types de cultures au moment où elles sont en mesure d'en produire davantage». Benaïssa a tenu à faire savoir à l'ensemble de ses cadres, suite à la lecture des rapports, que «la carte agricole commence à connaître des changements. Pour preuve, des localités inconnues en termes de production agricole ont réussi à prendre la place de celles qui ont excellé jusque-là». Et de conclure : «Il ne faut plus donc s'étonner de ce changement puisque d'autres localités sont à la veille de rivaliser avec celles plus avancées dans le domaine. C'est un indice révélateur que la marge de progrès dans le secteur est une réalité indéniable.» Z. A.