Photo : S. Zoheir Synthèse de Samira Imadalou Pour relancer l'investissement en Algérie, le secrétaire d'Etat chargé de la statistique, M. Ali Boukrami, a indiqué hier dans un entretien accordé à l'APS que la priorité du gouvernement est d'assurer la «stabilité institutionnelle». Pour lui, l'administration devrait être au service des opérateurs économiques pour améliorer le climat des affaires en Algérie. Il y a lieu de «parvenir à produire des textes adéquats en matière de législation économique, en tenant compte de l'environnement économique, et de diminuer leur nombre jugé élevé». C'est en effet l'une des conditions nécessaires pour augmenter la productivité et, par ricochet, la croissance économique. D'ailleurs, de l'avis du secrétaire d'Etat chargé des statistiques qui table, pour 2011, sur un PIB à près de 170 milliards de dollars, l'Algérie est en mesure de réaliser une croissance économique à deux chiffres. Pourvu que les moyens soient mis en place. Parmi ces moyens, l'amélioration du climat des affaires. «Nous pouvons réaliser une croissance à deux chiffres si nous augmentons notre productivité qui est actuellement faible», a-t-il déclaré, appelant à soutenir l'investissement privé Or, cet investissement, a-t-il constaté «a atteint son plafond durant les deux dernières années, alors que l'investissement privé reste faible et dépendant dans sa majorité des contrats publics». Pour illustrer cet écart, il a rappelé qu'en 2009, environ 3 800 milliards de dinars ont été alloués à l'investissement public, alors que l'investissement privé, dans un secteur très productif comme l'industrie, n'a pas dépassé 6 milliards de dinars durant cette période contre 3 milliards de dinars en 2008. Il a observé, dans ce cadre, que l'investissement public pose, depuis deux ans, «un problème d'absorption financière». Et de souligner l'instruction du président de la République d'effectuer une évaluation régulière des capacités de ces ressources et leurs incidences sur la croissance. L'autre problème réside dans l'importance de l'enveloppe allouée aux équipements dans l'investissement public. Mais les incidences sur la croissance seront faibles «si cet investissement de soutien n'est pas vitalisé par des investissements productifs appropriés», a-t-il averti. C'est pour cette raison que cet investissement sera «de facto réduit et réorienté vers les secteurs productifs». «Car, dans le cas contraire, plus on investit dans ce soutien plus les effets attendus ne seront pas atteints». Au sujet de la règle 49/51% régissant l'investissement étranger en Algérie, il dira qu'elle n'explique pas la réticence des investisseurs puisque de nombreux pays ayant adopté cette méthode ont réussi. Il y a, selon lui, «des stratégies géopolitiques qui ont écarté l'Algérie des investissements étrangers». S. I. «L'ONS est indépendant» L'Office national des statistiques (ONS) est une institution publique indépendante, qui «n'accepte pas d'être manipulée», a affirmé hier le secrétaire d'Etat à la statistique M. Ali Boukrami, soulignant que les chiffres produits par l'Office, notamment ceux relatifs à l'inflation et l'emploi, sont élaborés suivant des méthodes universellement admises. L'ONS «est par définition une institution indépendante de service public ; ses cadres ont une très haute dignité et n'acceptent pas d'être manipulés ou influencés», a-t-il souligné.Donnant l'exemple de l'inflation, il dira que le renchérissement du prix de plusieurs produits de base trouve, en partie, son origine dans le manque de productivité. Il est aggravé par ce qu'on appelle «l'inflation importée», qui répercute sur le marché national la hausse des prix sur les marchés internationaux.