Photo : M. Hacène Par Karima Mokrani Lors des travaux de la première réunion de la commission nationale de promotion de l'emploi, qui se sont déroulés hier, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, a réagi, de manière indirecte, au mouvement de protestation organisé, la veille, par de jeunes chômeurs à la recherche d'un poste de travail permanent et décent. Le représentant du gouvernement ne s'est pas engagé à prendre en charge les doléances des manifestants, encore moins à leur assurer le travail demandé pour la simple raison que ce n'est pas encore disponible. L'argument en est que la machine économique marche au ralenti, si elle n'est pas carrément à l'arrêt, a-t-il laissé entendre, sans le dire clairement. «Nous ne pouvons pas réussir notre politique de lutte contre le chômage si notre économie n'est pas productrice d'emplois», a-t-il lancé avec insistance, rejetant la responsabilité de l'échec non déclaré de la politique de l'emploi sur les entreprises économiques. «On parle beaucoup de l'Anem - qui n'est qu'un intermédiaire - et du demandeur d'emploi, mais on oublie l'autre partie de l'équation qui est l'entreprise économique. Pourquoi ces entreprises ne contribuent-elles pas efficacement à la création d'emplois ? Quelles sont leurs difficultés ? Où se situent les lacunes ? Il faut se rapprocher de ces entreprises et voir ce qui ne va pas», a-t-il demandé. Une façon d'interpeller directement les patrons d'entreprise (certains étaient présents à la rencontre d'hier), de même que les chômeurs, ainsi que les journalistes et les analystes des questions économiques. Le ministre s'est alors adressé aux membres de la commission, leur demandant d'étudier eux-mêmes la question, d'identifier les nœuds et de trouver les voies et moyens de désamorcer une situation qui ne fait que pourrir. Non sans souligner que cette question de l'emploi ne le concerne pas lui seul, mais engage d'autres secteurs qui doivent participer, chacun à sa manière et avec ses moyens, à créer les opportunités d'emploi. Ce travail de concertation et de coordination devra se faire au sein de la commission, installée officiellement le 19 août 2010. «Le programme quinquennal 2010-2014 accorde un intérêt particulier aux secteurs pourvoyeurs d'emplois tels que l'habitat, les travaux publics, l'agriculture, le tourisme, l'hydraulique… Le secteur de l'industrie fera également l'objet d'une attention soutenue à travers la mise en œuvre d'un programme de relance de l'industrie nationale, dont l'objectif est de porter à l'horizon 2014 la part de l'industrie dans le PIB à 10% contre moins de 6% actuellement», a tenu à souligner Tayeb Louh. Pour les réalisations du secteur lui-même en matière d'emploi, selon les chiffres donnés par le ministre, depuis sa création, l'Anem a placé 454 976 demandeurs d'emploi, tous dans le secteur économique, insiste-t-il. Les projets Ansej et Cnac sont passés de 28 836 en 2009 à 35 141 en 2010 ; les emplois créés dans le cadre de ces dispositifs sont passés de 75 572 emplois directs en 2009 à 75 937 en 2010.