Le vent de révolte dans le monde arabe et particulièrement en Egypte imprime son effet en Palestine. L'Autorité palestinienne confirme son intention d'organiser des élections présidentielle et législatives avant le mois de septembre. Initialement prévues en 2010, ces élections avaient dû être annulées dans un contexte de dichotomie Hamas-Fatah. La direction palestinienne entend par là rétablir une légitimité sérieusement ébranlée depuis, notamment, les fuites sur les négociations avec Israël. La débâcle des régimes égyptien et tunisien, auxquels l'Autorité était liée, vient compliquer une situation déjà bien difficile. Mais tout comme les élections municipales convoquées récemment pour le 9 juillet, une première consultation palestinienne depuis 2006, ces deux scrutins ont aussitôt été rejetés par le mouvement Hamas, vainqueur des législatives de 2006. Le Hamas entré en dissidence avec l'Autorité conteste la légitimité de Mahmoud Abbas, dont le mandat, expirant en janvier 2009, a été prolongé jusqu'à la tenue d'une nouvelle élection présidentielle. Une situation jamais acceptée par le mouvement islamiste. La situation en Egypte déteint surles territoires occupés. L'Autorité palestinienne a paru solidaire jusqu'au bout du régime en place en Egypte. Elle a même empêché les rassemblements de soutien aux soulèvements. L'Autorité palestinienne se trouve donc chancelante entre les répercussions des mouvements populaires arabes et la diffusion en janvier par la chaîne Al Jazeera de centaines d'archives sur les pourparlers avec Israël de 1999 à 2010. Les documents publiés par Al Jazeera montrent des négociateurs palestiniens prêts à des concessions importantes sans contrepartie apparente d'Israël sur certains dossiers cruciaux comme El Qods et les réfugiés. Face à la pression, Saëb Erakat démissionne de ses fonctions de négociateur en chef de l'OLP afin, dit-il, d'assumer sa responsabilité pour le vol de documents dans son bureau. L'Autorité palestinienne avait déjà appelé à des élections générales pour le 24 janvier 2010, avant d'y renoncer face à la fermeté du Hamas. Depuis les législatives de 2006, remportées par le Hamas, les territoires palestiniens n'ont pu organiser un scrutin électoral. Mahmoud Abbas devrait quitter son poste puisqu'il avait annoncé, fin 2009, qu'il ne serait pas candidat à sa propre succession. Reste que le mois de septembre 2011 sera particulièrement singulier pour le peuple palestinien. Le Premier ministre palestinien Salam Fayyadh envisage à la même période d'accomplir l'exploit : poser les fondations du futur Etat palestinien. M. B.