Blocage n La «guerre» que se livrent militants du Hamas et du Fatah n'est pas près de connaître son épilogue. Le Président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a pressé, hier, lundi, le mouvement Hamas d'accepter un dialogue de réconciliation avant la fin de l'année, sinon il convoquera des élections générales. «Nous répétons aujourd'hui que nous allons accorder un délai jusqu'à la fin de l'année pour le lancement d'un dialogue national», a fait savoir M. Abbas dans un discours, à l'occasion de sa désignation comme «Président de l'Etat de Palestine» par le Conseil central de l'Organisation de libération de la Palestine (CCOLP). «Si notre appel devait rester vain, nous allons convoquer de nouvelles élections présidentielle et législatives à la proportionnelle intégrale», a-t-il prévenu. De son côté, le Hamas insiste sur la nécessité de lever les «obstacles» afin d'établir un «vrai dialogue» interpalestinien. Le refus du Hamas de participer au dialogue avec le Fatah, prévu initialement pour le 9 novembre en Egypte, est dû à plusieurs raisons qui doivent être résolues au préalable. «Libérer nos prisonniers en Cisjordanie et permettre à nos dirigeants de voyager pour participer au dialogue», figurent parmi les exigences les plus urgentes du Hamas pour établir «un vrai dialogue», avait souligné samedi son porte-parole. Le Hamas juge «inconstitutionnelle» la tenue d'éventuelles élections générales en cas d'échec du dialogue de réconciliation avec le Fatah, comme l'a proposé le président Abbas. «Nous rejetons l'appel à des élections qui est illégal et inconstitutionnel», avait affirmé, dimanche, à Gaza, le porte-parole, Fawzi Barhoum, soulignant que la loi fondamentale palestinienne (Constitution) n'autorisait pas M. Abbas à convoquer de tels scrutins. Le Hamas contrôle le Parlement de l'Autorité palestinienne dont le mandat expire en janvier 2010. La proportionnelle intégrale, instaurée par une loi entérinée par Mahmoud Abbas en septembre 2007, devrait permettre de contourner la difficulté d'organiser des élections législatives à Gaza en raison de l'opposition du Hamas. Ainsi, les différents partis présenteront des listes au niveau national et non pas par circonscription. La moitié des membres du Parlement actuel (66 sur 132) a été élue dans 16 circonscriptions de Cisjordanie et de la bande de Gaza. L'autre moitié a été élue au scrutin proportionnel de liste. Par ailleurs, le mouvement palestinien Hamas a dénoncé, hier, lundi, la désignation de Mahmoud Abbas comme «Président de la Palestine» par le Conseil central de l'Organisation de libération de la Palestine (CCOLP). «La notion d'un Etat, c'est un territoire, un peuple et un pouvoir. Et pour qu'il soit représentatif, le président de cet Etat doit être élu par le peuple et non pas désigné par une instance dépourvue de légitimité comme le Conseil central» de l'OLP, a dénoncé, lors d'une conférence de presse à Gaza, Mahmoud Zahar, haut responsable du Hamas.