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L'armée égyptienne donne dix jours à la commission de juristes pour réviser la Constitution Annonçant que de nouvelles grèves seraient désastreuses pour le pays
Les forces armées qui ont pris les rênes du pouvoir depuis la chute du président Hosni Moubarak, ont annoncé hier qu'elles donnaient dix jours à la commission de juristes qu'elles viennent de nommer pour réviser la Constitution. Cette commission, selon le communiqué des forces armées, «doit finir de travailler au plus tard dans dix jours». Les membres de la commission, des juristes, se sont réunis pour la première fois hier en présence du chef du Conseil suprême des forces armées. La commission est chargée spécialement d'amender les articles 76, 77, 88, 93 et 189 ainsi que d'annuler l'article 179, a précisé le Conseil suprême des forces armées dans un communiqué lu par un présentateur de la télévision publique égyptienne. La commission a également toute latitude pour décider d'amender d'autres articles si elle le juge nécessaire pour «garantir le caractère démocratique et la transparence des élections présidentielle et législatives», poursuit l'armée. Pour rappel, l'article 76 porte sur les conditions très restrictives de candidature à l'élection présidentielle, l'article 77 ne fixe aucune limite au nombre de mandats présidentiels et l'article 88 définit le mode de supervision des élections. Quant à l'article 93, il limite les possibilités de recours après des élections législatives et l'article 179 permet au Président d'ordonner que des civils accusés de terrorisme soient traduits devant un tribunal militaire. L'article 189 stipule, enfin, que seuls le président de la République et le président du Parlement peuvent proposer des amendements constitutionnels. Par ailleurs, les forces armées égyptiennes ont averti que les mouvements sociaux que connaît le pays pourraient avoir des effets catastrophiques sur l'économie du pays. Dans un communiqué répercuté par l'agence de presse Mena, l'armée égyptienne a prévenu que de nouvelles grèves en Egypte seraient «désastreuses» pour le pays, en pleine tourmente économique, selon l'agence officielle Mena. Le Conseil suprême des forces armées, en charge du pouvoir depuis le départ, vendredi dernier, du président Hosni Moubarak, «est conscient des conditions sociales et économiques que traverse la société, mais ces problèmes ne peuvent pas être résolus avant la fin des grèves et des sit-in», selon les propos des militaires rapportés par la Mena. «Le résultat de ces actions sera désastreux», ajoutent-ils. Des arrêts de travail et des manifestations ont eu lieu ces derniers jours dans les secteurs des transports, de la banque, du pétrole, du textile et même au sein de certains organismes gouvernementaux, pour demander des hausses de salaires et de meilleures conditions de travail. Le ministre des Affaires étrangères Ahmed Aboul Gheit s'est entretenu au téléphone avec ses homologues américain, britannique et saoudien, appelant «la communauté internationale à fournir un soutien à l'économie égyptienne durement affectée par la crise politique». Un soutien qui sera débattu par l'Union européenne en mars prochain et qui traitera également des aides à apporter à la Tunisie dont la population a amorcé un exode massif vers les rives nord de la Méditerranée. G. H.