De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi
Les nuits ramadhanesques s'illustrent timidement dans la ville du Rocher. Pour l'heure, ce sont les couleurs de la lumière vive provenant de l'hôtel de ville, installée récemment, qui animent la cité par des réverbérations. En effet, trois jours sont passés et les ruelles de l'antique Cirta demeurent avides de la foule «diurne» caractérisant les souks durant la journée avant le f'tour. On dirait que la transition de la saison estivale au jeûne n'est pas encore adaptée par la population. De plus, le temps lourd et humide en renvoie plus d'un à ne sillonner les artères principales de la cité que pour «dégourdir» les jambes lourdes… sinon envahir les cybercafés pour un chat on live avec les êtres chers ayant investi les terres lointaines, comme le Canada. Ainsi, le ton des soirées n'est pas encore donné pleinement. Il faut dire que Constantine aura été de tout temps dilatoire en ce genre d'évènement ; le déchaînement se fait au terme de la première semaine de Ramadhan. Il n'empêche que les artères principales de la ville commencent à accueillir les premières foules à la fin de la prière du taraouih. La mosquée Emir Abdelkader fait le plein car très sollicitée, en plus des mosquées des cités. Les mordus du jeu, eux, s'arrachent les premières tables dans les cafés qui «tolèrent» le vacarme dans des cités des banlieues. La ville n'a pas encore entamé son registre d'animation. On en peaufine les dernières touches au niveau de la wilaya, après que le comité culturel a élaboré une liste de participants. Mais il est clair que les responsables ne dérogeront pas à la règle. Le malouf détiendra la part du lion durant les soirées. L'animation touchera également les communes de la wilaya. En attendant d'accélérer la cadence, une association locale devrait ouvrir le bal hier au niveau de l'UP. Les décideurs locaux ont exprimé le vœu cette année de produire sur scène des artistes à prédominance locale. Comme il a été décidé de jouer la carte de proximité pour permettre aux habitants des cités quelque peu «enclavées» à cause du problème des transports (en raison du nouveau plan introduit à cause des travaux du tramway), de se détendre légèrement près de leurs résidences. Un miniprogramme est en phase de finalisation, apprend-on de la municipalité. Toutefois, il faudra attendre le début de la semaine prochaine pour voir Cirta faire défiler les grosses pointures du malouf. Pour l'occasion, Salim Fergani, le fils du cheikh indétrônable, animera une soirée au Théâtre régional. L'ambiance sera agrémentée par la production de deux autres artistes à partir du 18 septembre. Il s'agira de Kara Tourki et de Guettaf, soit trois prestations au TRC. Cependant, ce dernier, dont le début des spectacles est prévu pour le 6 septembre, sera présent par sa dernière production le Jeu au cœur du mois sacré avec 4 illustrations, cela en plus de la présence des troupes théâtrales des wilayas de Batna, de Sétif,… Pour maintenir l'équilibre de l'animation, l'UP sera présent en accueillant la majorité des associations et des chanteurs locaux. Par ailleurs, selon les responsables du comité culturel de la mairie, une proposition émanant de l'Office national serait la bienvenue pour redonner beaucoup plus de variétés à ces soirées. A cet effet, on avance les noms des artistes Nasser Chema et Ziad Guerssa. Afin de rester dans l'atmosphère du mois sacré, le volet religion occupera également une place importante dans le planning. En effet, avec le concours de la direction des affaires religieuses, un concours de la récitation du saint Coran sera organisé outre des conférences-débats sur les dates symboliques du mois de Ramadhan. La mosquée Emir Abdelkader abritera l'évènement. En attendant le coup de starter des nuits ramadhanesques, Constantine demeure agitée durant la journée au niveau des marchés et s'éveille la nuit dans les cafés…pour laisser ensuite, avant minuit même, les flashs de la mairie guetter le moindre noctambule …