Synthèse de Reda Cadi Le rôle de l'université dans la préservation et la promotion du patrimoine populaire national a été souligné, dimanche dernier à Relizane, par les participants aux journées d'étude sur «La musique populaire : patrimoine et identité nationale» a rapporté l'agence de presse algérienne (APS). Les études scientifiques du patrimoine populaire «sont à même de mettre en évidence les valeurs de la société, ses préoccupations, sa culture et ses traditions, et subséquemment, de contribuer à la promotion de ce patrimoine immatériel qui confère des caractères spécifiques à la personnalité faisant partie de la société», ont souligné les intervenants au cours de cette rencontre de deux jours, initiée par l'Institut des sciences sociales et humaines du Centre universitaire de Relizane. L'universitaire d'Oran, le professeur Abdelkader Abdelillah, a indiqué que le patrimoine immatériel constitue «le moteur central» de la diversité culturelle, soulignant qu'il se caractérise par les particularités d'attribuer des valeurs aux biens immatériels, d'où la nécessité de les préserver pour assurer une créativité constante. Dans une communication intitulée «Problématique du patrimoine immatériel», l'intervenant a expliqué que le patrimoine populaire contribue à «la sensibilisation des sociétés sur la question identitaire et la pérennisation de la célébration de rituels et de manifestations culturelles». Il a axé ses propos sur l'importance de la communication pour sa transmission de génération en génération. De son côté, Mme Mebarka Belahcen, professeur à l'université d'Oran, a mis en exergue, à travers une étude intitulée «Patrimoine populaire local et méthodologie», la danse féminine et son influence sur le milieu hassani dans la région de Tindouf, au Sahara occidental et en Mauritanie. Après avoir insisté sur l'importance des études académiques dans la promotion des différents genres du patrimoine populaire national, Mme Belahcen a indiqué qu'«il ne faut pas voir la danse sous son aspect folklorique seulement, mais prendre conscience qu'elle exprime une symbolique du corps», soutenant par là que «le patrimoine hassani œuvre à l'éducation de l'être humain et à parfaire son comportement». Tout en avertissant que le patrimoine populaire «non écrit» (oral) est menacé de déperdition, Mme Belahcen a appelé à intensifier «les études scientifiques sur ce patrimoine à travers des approches anthropologiques et ethnologiques, pour comprendre ses significations et les pratiques culturelles de la société et œuvrer dans le sens de sa promotion constante». Dans sa communication intitulée «Effet de la mondialisation sur la musique populaire locale», le professeur Saad Eddine Boutebal, du Centre universitaire de Relizane, a évoqué l'influence négative de cette tendance, déplorant «la disparition de certains genres musicaux du fait du désintéressement des jeunes». Le conférencier a appelé, en outre, à s'intéresser davantage, dans les sociétés des pays en développement, à la préservation du patrimoine musical populaire dans une optique d'éducation musicale pour les générations.