Les forces marocaines ont mené une «violente attaque» contre le camp de Gudeim Izik «utilisant balles de caoutchouc et balles réelles, canons à eau, gaz lacrymogènes, matraques et pierres pour agresser femmes, enfants et personnes âgées». Tel est le constat accablant du Comité pour la défense du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui (Codapso) dont l'agence de presse algérienne (APS) a obtenu une copie. Le comité évoque dans ce sillage les «pires formes de tortures» auxquelles ont été soumis les militants des droits de l'Homme sahraouis dans les prisons après leur enlèvement par les forces marocaines et leur détention arbitraire. Le Codapso revient ainsi, dans un rapport détaillé sur les circonstances du démantèlement du camp de Gudeim Izik (camp d'Al Istiklal) par les forces marocaines en novembre dernier, en émettant des recommandations pour mettre fin aux violations des droits de l'Homme au Sahara occidental. Le comité énumère, également, les «pires formes de tortures» auxquelles ont été soumis les militants des droits de l'homme sahraouis, dans les prisons après leur enlèvement par les forces marocaines et leur détention arbitraire. Face à cette situation, le comité appelle à l'ouverture d'une enquête internationale «indépendante et neutre sur les violations flagrantes» des droits de l'Homme commises par l'Etat marocain dans les villes occupées d'El Ayoun et d'Al Marsa au Sahara occidental. Il appelle, également, à la réparation des préjudices causés par l'armée, la gendarmerie, les services de sécurité et des civils marocains durant le démantèlement du camp de Gudeim Izik, ayant entraîné la perte de «nombreuses vies humaines» et de biens matériels. Le comité exige, d'autre part, la libération de tous les prisonniers politiques sahraouis et que la lumière soit faite sur «les disparitions forcées, les détentions arbitraires, ainsi que les tortures et traitements dégradants et inhumains» subis par les Sahraouis. Le comité recommande, en outre, «l'interdiction de toutes les formes de discrimination prohibées par les conventions internationales, ainsi que toute forme d'incitation au racisme, à la xénophobie, à la violence et à la haine contre les Sahraouis». Il appelle aussi à la «levée du blocus médiatique et sécuritaire» marocain imposé au territoire du Sahara occidental depuis le 31 octobre 1975, et au «libre accès» de la presse internationale et des ONG à ce territoire. La mise en œuvre des dispositions du droit international concernant l'exploitation des ressources naturelles du Sahara occidental et la conception d'un véritable développement répondant aux besoins du peuple sahraoui ont été également soulignées dans le rapport du Codapso. Le comité insiste, d'autre part, sur l'élargissement du mandat de la Mission des Nations unies pour l'organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) à la surveillance et la protection des droits de l'Homme au Sahara occidental et le respect des résolutions de l'ONU relatives à l'exercice par le peuple sahraoui de son droit à l'autodétermination. Quant aux ressources naturelles du Sahara occidental, le comité appelle l'Union européenne à «réviser» ses relations avec le Maroc concernant le «statut avancé et les conventions pertinentes sur la pêche» de sorte à «exclure les eaux territoriales du Sahara occidental de ces conventions». G. H.