De notre correspondant à Constantine A. Lemili Avec tous les évènements qui ont marqué les six jours de la semaine depuis jeudi dernier, la centaine de cadres syndicalistes appelant au départ de quatre responsables, en place depuis plus de trente ans, inamovibles au sein de l'union de wilaya de l'UGTA, sont unanimes à marteler que la Centrale syndicale n'est pas innocente de ce qui s'est passé depuis l'assemblée générale tenue jeudi 17 février dans la maison des syndicats Abdelhak-Benhamouda. Que s'est-il passé donc depuis cette AG ? Une cadre, en l'occurrence B. H. de l'UNM Naftal, a été licenciée, et le président du comité de participations du groupe SMIDE-siège a été mis à pied pour trois jours. La première pour y avoir pris la parole et dénoncé des pratiques contraires à la réglementation, le deuxième pour y avoir seulement assisté et, depuis mardi, il est l'objet d'une pétition qui circule étrangement dans les couloirs et bureaux du groupe-siège et dans laquelle il est tout bonnement demandé aux travailleurs de confirmer leur retrait de confiance au président du CP et tout autant SG de la section syndicale. Ceux qui tirent les ficelles d'une cabale énorme ne s'en sont pas arrêtés à ces dissuasives démonstrations. Il faut rappeler que le secrétaire de l'Union de wilaya est suspendu depuis le mois de mai 2010. Selon les statuts de l'UGTA la sanction en question ne devrait pas aller au-delà de six mois auquel cas, tacitement, elle tombait sous le coup de la caducité. Or, A. Mehdi n'a pas eu à comparaître devant ses pairs pour que soit définitivement rendu un «verdict» qui rendrait à l'union de wulaya sa normalité. Et dans cette vacance, c'est donc le secrétaire de wilaya intérimaire qui a invité, pour la journée de mardi dernier, les représentants des travailleurs locaux à assister à une conférence dont le but était de préparer la commémoration de la journée doublement historique du 24 Février. Mais l'ordinaire rencontre ne visait en réalité qu'à masquer un coup de force contre les légitimistes de l'Union de wilaya et A. Mehdi sera, sans ménagement, voire violemment agressé physiquement et éjecté des lieux. Ensuite, les mêmes personnes exhortées par M. Bendiaf, SW intérimaire, forceront les serrures des bureaux pour s'y installer comme dans un parfait scénario de film révolutionnaire mexicain où il ne manquait que les coups de feu, les sombreros qui volent, le son des cuivres et le crépitement des cordes de guitares. Dans une grande cacophonie, tout le monde proposait quelque chose pour la stratégie à adopter depuis cet instant. L'unanimité s'en est arrêtée à la modification de toutes les serrures des bureaux jusqu'à la porte principale d'accès. Un moyen comme un autre d'interdire l'accès aux syndicalistes contestataires dénonçant la mainmise du quarteron (Arafa, Boufenara, Bendiaf, etc.) et appelant à leur départ.Effectivement, jeudi dernier, ces derniers se sont retrouvés face à un très fort cordon de policiers et l'immense porte de la maison des syndicats A. Benhamouda close. La colère sourdait et chacun y allait de sa proposition : fracturer la porte, la condamner par l'érection d'un mur en béton au cours de la journée même, la clouer de madriers et pour les moins agités faire appel à un huissier de justice pour établir un constat et engager à partir de dimanche un référé d'heure en heure contre le quarteron. Motif ? Interdiction délibérée faite à des élus d'accéder à un lieu appartenant aux travailleurs sans distinction, un sanctuaire où, d'autant plus, devait être commémorée une date symbole : la création de l'UGTA et la nationalisation des hydrocarbures. Totalement dépassés par les évènements qui plus est ils avaient affaire à des personnes matures, pondérées, connaissant autant leurs devoirs que leurs droits, les officiers de l'ordre présents sur place avaient bien des difficultés à déraisonner leurs vis-à-vis d'autant plus qu'ils considéraient, sans doute en leur for intérieur, que ces derniers n'avaient pas forcément tort. D'ailleurs, l'un des membres de la commission de crise désignée jeudi dernier estime que «c'est dommage que le sale boulot soit confié aux policiers alors que ceux qui sont la cause de tous les problèmes sont chez eux bien au chaud» et comme pour le paraphraser, c'est effectivement un officier qui leur proposera de les accompagner au cabinet du wali pour rencontrer le premier responsable de l'exécutif dans le but d'exposer leurs doléances. La rencontre n'aura pas lieu ni avec le wali ni avec le chef de cabinet et encore moins avec un quelconque autre conseiller. «Il semblerait que tout le monde soit accaparé par le travail» lancera, non sans ironie, un des syndicalistes désignés pour la démarche. Quoi qu'il en soit, la journée de dimanche prochain devrait encore les réunir à hauteur de la maison des syndicats A.-Benhamouda, auquel cas le clash n'est pas exclu en raison de la présence de ceux qui constituent l'autre partie du conflit.