Photo : M. Hacène Par Salah Benreguia Le décret exécutif, qui consacre officiellement et définitivement le plafonnement des prix et de la marge bénéficiaire du sucre blanc et des huiles végétales, sera effectif avant fin mars prochain. Ledit texte, qui se trouve actuellement au niveau du secrétariat général du gouvernement, définit également les dispositifs de compensation des opérations commerciales. C'est ce qu'a indiqué, hier, le ministre du Commerce M. Benbada à la presse, en marge d'une journée d'étude sur la problématique des prix des produits alimentaires de large consommation, tenue hier au siège d'Algex. Ledit décret vient à cet effet «institutionnaliser» les dernières décisions prises dans ce sens par le gouvernement. D'autant qu'il s'agissait, explique M. Benbada, «des mesures d'urgence» dans une conjoncture «exceptionnelle». «Les mesures d'urgence imposées par la conjoncture, au-delà de leur nécessité pour faire face aux exigences du moment, doivent être accompagnées, pour répondre aux aspirations et aux préoccupations de l'heure, par des mesures complémentaires durables», a fait savoir le ministre. Ledit décret a été élaboré en «concertation avec les opérateurs économiques concernés», relèvera-t-il. Le décret sur l'huile et le sucre a nécessité «trois rencontres interministérielles» pour l'affiner. «C'est pour cette raison qu'on a voulu élargir le débat autour de cette problématique aux acteurs économiques et aux professionnels pour connaître les points de vue des uns et des autres, ainsi que les mesures proposées pour dégager, d'une manière consensuelle, des solutions pratiques et réalisables», ajoute la même source. Le ministre du Commerce, interrogé également sur les réactions de certains opérateurs économiques qui ont demandé l'annulation pure et simple du plafonnement de la marge bénéficiaire, arrêtée à 8% (Issad Rebrab, P-DG du groupe Cevital, l'a rappelé à maintes reprises durant cette rencontre), a estimé que le gouvernement joue le rôle de régulateur et son unique souci est la protection des ménages et de l'économie nationale. «On ne peut pas satisfaire les doléances de tout un chacun. Toutefois, un débat contradictoire argumenté est toujours utile et bénéfique pour faire avancer les choses. Une concertation sur les mesures à apprendre est recommandée», a ajouté le ministre. A propos de ladite rencontre, le ministre du Commerce a fait savoir que la hausse vertigineuse des prix au niveau mondial exige «de nous, en tant que responsables, opérateurs économiques, experts et spécialistes, la recherche d'approches efficaces qui prendront en charge de façon durable ces fluctuations des prix, par le recours à la prévision et la prospective. Ce qui nécessite, ajoute le ministre, l'engagement d'un profond débat en vue d'arriver à des recommandations pratiques pour la prise en charge de cette problématique». «Il est donc nécessaire de recourir à des études et aux travaux de recherche, ainsi qu'à l'examen et à l'analyse des expériences des autres pays en la matière, en vue d'en tirer le maximum de profits», soulignera plus loin le ministre. Par ailleurs, afin de faire face à l'impact négatif de la hausse des prix sur le marché national, les différents intervenants ont mis en valeur la nécessité d'augmenter l'offre locale, professionnaliser les réseaux de la distribution (logistique), établir une liaison réelle entre les différents intervenants de la chaîne de la distribution et assurer une politique fiscale d'accompagnement. Ces différentes recommandations, estime M. Benbada, doivent être muries et confinées «afin de préparer une plate-forme» en prévision, notamment des «assises nationales du commerce» qui seront tenues le mois de juin prochain.