L'année première du professionnalisme en Algérie suit son cours avec l'entame de la phase retour du championnat national de première division. A part le label «professionnel», rares sont les signes montrant une évolution vers le meilleur dans le paysage footballistique national. C'est du même acabit que les saisons précédentes. Avec, en prime, une qualité moindre sur le plan du jeu. La programmation chaotique des différentes journées et les arrêts récurrents ont présenté une image désordonnée à un exercice censé donner le la. A regarder les images des rencontres de football de Ligue 1, lors des retransmissions TV, la désillusion est de mise. La pauvreté des prestations demeure patente. L'Algérie, pays où le football déchaîne les passions, à l'image des contrées sud-américaines, manque cruellement d'infrastructures pour pratiquer ou accueillir les joutes du sport-roi. Le stade est l'enceinte primordiale pour un match de foot. Deviser sur les infrastructures de récupération ou de préparation, c'est entrouvrir un chantier quasi vacant. Récemment s'est installé un véritable embarras : le pays n'a pas trouvé de stade pour accueillir Algérie-Tunisie en nocturne. Pis, l'Algérie n'a pas de stade pour abriter le très déterminant Algérie-Maroc. La domiciliation de la rencontre devient un sujet d'actualité. Et ce n'est point par la difficulté à choisir entre plusieurs options. Le 5-Juillet, une des plus belles infrastructures au niveau continental, est en perpétuel chantier. L'histoire récente de la pelouse de ce stade est digne de la tragi-comédie. Et ce n'est pas fini dans le chapelet des «avancées» de l'infrastructure sportive nationale. Le nouveau stade de Baraki n'émerge toujours pas de l'état de chantier, celui d'Oran est à peine lancé, celui de Douéra est coincé dans les bureaux d'études, tandis que la réfection de Tchaker de Blida s'éternise. Indéniablement dans le vocabulaire très particulier des responsables des enceintes existantes, réfection se conjugue allégrement avec perpétuel. L'Algérie aurait le parc théorique le plus important du continent, après l'Afrique du Sud. Cependant, ce parc est en piètre état ou, au mieux, en cours de construction. Les nouveaux actionnaires dans le capital des clubs, désormais professionnels, activant dans le bâtiment, pour certains d'entre eux, penseraient-ils déjà à se doter d'un stade digne de ce nom ? Aucun projet véritable n'a été lancé, au-delà des bonnes intentions ressassées à l'envi. Le passage au professionnalisme est toujours un psychodrame algérien. Aux dernières nouvelles, l'Algérie est partante pour l'organisation de la CAN U20. La situation en Libye pousse la CAF à retirer à ce pays cette compétition qualificative au Mondial. La conjoncture difficile dans le pays voisin pourrait même remettre en cause la compétition phare de la CAF, en 2013. L'aspect régional pourrait jouer dans le choix de l'hôte de la CAN. On n'en est pas encore là, mais la question mérite d'être posée. Les dirigeants du football algérien réfléchissent-ils à de telles éventualités? L'anticipation est une vertu capitale à ce niveau de la responsabilité. Les infrastructures en souffrance gagneraient peut-être à être réceptionnées plus tôt que prévu? M. B.