Les jeux Paralympiques sont devenus, au fil du temps, un événement sportif incontournable. Ils réunissent des athlètes handicapés de tous les pays pour des épreuves handisport. Y participent des athlètes handicapés physiques ou visuels (amputés, aveugles, infirmes moteurs, cérébraux ou en fauteuil roulant, ou tout autre handicap physique). Ils sont organisés par le Comité international paralympique (et non par le Comité international olympique) et ont lieu tous les 4 ans à la suite des jeux Olympiques. Les sourds et les malentendants prennent part aux Deaflympics (jeux Olympiques des sourds) tandis que les déficients intellectuels participent aux jeux Olympiques spéciaux. Pour revenir à l'origine de ces Jeux, sir Ludwig Guttmann avait organisé une compétition sportive à la fin de l'année 1948 regroupant des vétérans de la Seconde Guerre mondiale devenus paraplégiques. Par la suite, cette compétition prit le nom de «Jeux de Stoke-Mandeville». Les 9e Jeux de Stoke-Mandeville ont eu lieu, à Rome en 1960, une semaine après les jeux Olympiques d'été de 1960, et on considère qu'il s'agit des premiers jeux Paralympiques. La première édition des jeux Paralympiques d'hiver a eu lieu, en 1976 à Örnsköldsvik, en Suède. Les personnes atteintes de paralysie cérébrale participent aux jeux Paralympiques à partir des Jeux d'Arnhem (Pays-Bas), en 1980. Depuis les jeux Paralympiques d'été de Séoul en 1988, les jeux Olympiques et les jeux Paralympiques sont organisés dans la même ville. Ainsi, le nom «paralympique» était une combinaison de «paraplégique» et d'«olympique». Avec la participation d'athlètes de différents handicaps, le terme «paralympique» est aujourd'hui défini comme la réunion de «para», préfixe d'origine grec signifiant «à côté de» ou «parallèle» et de la terminaison «lympique» des jeux Olympiques. Les jeux Paralympiques sont ainsi considérés comme solidaires des jeux Olympiques. L'objectif du mouvement paralympique est de donner l'occasion aux athlètes ayant un handicap physique de se dépasser et de réaliser des performances sportives comparables à celles des athlètes olympiques. Les jeux Paralympiques regroupent des athlètes handicapés physiques ou visuels appartenant aux catégories suivantes : tétraplégiques et paraplégiques, séquelles neurologiques assimilables, amputés et assimilés, infirmes moteurs cérébraux, grands handicapés (myopathes, fauteuils électriques), non-voyants et malvoyants. Pour que la compétition soit équitable, les athlètes sont regroupés par catégories selon leur handicap. L'objectif est de faire concourir ensemble des athlètes ayant des aptitudes fonctionnelles comparables. Dans chaque handisport, on définit des catégories. Ainsi, en athlétisme, il y a des épreuves de course pour les aveugles, pour les malvoyants, pour les amputés qui courent avec une prothèse et des courses en fauteuil roulant. Depuis 2004, les handicapés mentaux sont exclus des jeux Paralympiques auxquels ils prenaient part depuis 1996, pour des problèmes de classification de handicap et de fausse déficience intellectuelle. Les handicapés mentaux peuvent, cependant, participer aux jeux Olympiques spéciaux qui n'ont pas lieu la même année que les jeux Olympiques ordinaires et les jeux Paralympiques. Les jeux Paralympiques reprennent la plupart des symboles olympiques : les cérémonies d'ouverture et de clôture, la flamme olympique, les mascottes... Lors de la première édition, en 1960 en Italie, 400 athlètes issus de 23 pays ont participé à ces Jeux. Le chiffre a baissé quatre ans plus tard, à Tokyo, avec 390 athlètes issus de 22 pays. Par la suite, le nombre de participants n'a cessé d'augmenter. A Athènes, il y avait 3 969 athlètes venus de 136 pays. Pour dire que maintenant l'événement a pris une importance planétaire. En dernier lieu, il est à signaler que dans les sports paralympiques d'été, il y a environ 20 disciplines, à savoir l'athlétisme, l'aviron, le boccia (sport ressemblant aux boules, pratiqué avec des balles en cuir par des handicapés moteurs), le basket-ball en fauteuil roulant, le cyclisme, l'équitation, l'escrime en fauteuil roulant, le football à 5 (pratiqué par des athlètes malvoyants ou non-voyants), le football à 7 (pratiqué par des athlètes handicapés moteurs), le goal-ball (sport de ballon pratiqué par des athlètes malvoyants ou non-voyants avec un ballon sonore), l'haltérophilie, le judo (pratiqué par des athlètes malvoyants ou non-voyants), la natation, le rugby en fauteuil roulant, le tennis en fauteuil roulant, le tennis de table, le tir à l'arc, le tir sportif, la voile et le volley-ball assis (pratiqué par des athlètes handicapés moteurs). Quant aux sports paralympiques d'hiver, ils regroupent quatre disciplines qui sont le ski alpin, le ski nordique (ski de fond et biathlon), le hockey sur luge et le Curling. Bien évidemment, par la suite, dans chaque discipline, il y a les spécificités de chaque handicap. Par exemple, ce ne sont pas les athlètes handisports du 800 m qui participent à la même course. Ils seront alignés en fonction de leur handicap. C'est pour cela qu'on retrouve souvent des codes devant chaque nom d'athlète. R. S.
L'athlétisme, le plus ancien de tous L'athlétisme est l'un des plus vieux handisports : c'est en 1946 à l'hôpital de Stoke Mandeville (Royaume-Uni) que des handicapés moteurs ont organisé pour la première fois des courses en fauteuil roulant. Les épreuves d'athlétisme ont lieu dans dix-huit disciplines : des épreuves de course (100 m, 200 m, 400 m, 800 m, 1 500 m, 5 000 m, 10 000 m, relais 4 x 100 m, relais 4 x 400 m), des épreuves de saut (hauteur, longueur et triple saut), des épreuves de lancer (poids, disque, javelot et marteau), le pentathlon et le marathon. Dans chaque discipline, il y a plusieurs épreuves puisque les athlètes concourent regroupés en catégories de handicap. Les déficients visuels ont la permission de courir à côté d'un sportif voyant qui leur sert de guide aux 100 m, 200 m, 400 m et 800 m ainsi que sur route. Selon leur handicap, les athlètes sont classés en catégories désignées par des numéros. Les catégories 33 à 38 sont réservées aux athlètes atteints de paralysie cérébrale ; les catégories 51 à 54 sont réservées aux athlètes atteints à la moelle épinière, qui participent aux épreuves en fauteuil roulant ; les catégories 42 à 46 sont réservées aux athlètes amputés et aux autres types de handicap moteur (ces athlètes participent debout aux épreuves, si nécessaire avec une prothèse) ; la catégorie 40 est réservée aux personnes de petite taille (seulement pour les lancers) ; les catégories 11, 12 et 13 regroupent les athlètes malvoyants et non-voyants. L'athlétisme est un sport paralympique officiel depuis les jeux Paralympiques de Rome, en 1960, qui sont les premiers jeux Paralympiques à avoir été organisés. Aux jeux Paralympiques, l'athlétisme est le handisport qui regroupe le plus grand nombre d'athlètes et qui compte le plus grand nombre d'épreuves. Depuis 1984, des épreuves de démonstration d'athlétisme handisport sont présentées aux jeux Olympiques.
Le judo a débuté en 1988 à Séoul Le judo handisport est un sport dérivé du judo qui est pratiqué par des handicapés physiques (visuels, auditifs ...). Le judo handisport suit les règlements de la Fédération internationale de judo, adaptés par la Fédération internationale des sports pour aveugles, fondée à Paris en 1981. Au judo handisport, le combat commence après que chacun des judokas a empoigné la veste de kimono de son adversaire. Cette prise dure le temps du match et permet à l'athlète de repérer la position et les mouvements de son adversaire. Le combat se déroule sur un tatami comportant plusieurs zones (zone de compétition, zone de danger et zone de sécurité) identifiées par des couleurs mais aussi par des textures différentes. Les juges crient lorsque l'un des judokas sort du tapis. Le judo handisport pour sourds est pratiqué par des judokas malentendants ou complètement sourds. Il existe une hiérarchie dans les handicaps afin de ne pas pénaliser les plus sourds. Le handicap est réel, en effet, même si le judoka peut voir et se déplacer normalement, celui-ci ne perçoit pas les sons émanant de son entraîneur et pis , ceux de l'arbitre. Au judo, les athlètes sont regroupés en catégories de poids et non selon les catégories habituelles de vision. Cela signifie qu'un athlète aveugle peut se mesurer à un athlète mal-voyant pourvu qu'ils soient dans la même catégorie de poids. Pour les hommes, les catégories de poids sont : moins de 60 kg, moins de 66 kg, moins de 73 kg, moins de 81 kg, moins de 90 kg, moins de 100 kg et plus de 100 kg. Pour les femmes, les catégories de poids sont : moins de 48 kg, moins de 52 kg, moins de 57 kg, moins de 63 kg, moins de 70 kg et plus de 70 kg. Les handicapés moteurs peuvent aussi pratiquer le judo au sol à genoux, pieds nus ou en chaussettes. Les techniques utilisées sont les immobilisations, les étranglements ou les clefs de bras. Le judo est devenu un sport paralympique pour les hommes aux jeux Paralympiques de 1988 à Séoul (Corée). Des épreuves pour les femmes ont été organisées pour la première fois aux jeux Paralympiques d'Athènes en 2004.