Le Japon a enregistré le plus fort tremblement de terre de son histoire. Le grand séisme a engendré un tsunami qui a ravagé les côtes japonaises. Deux catastrophes se sont succédé, mais c'est le raz-de-marée qui a provoqué le plus de dégâts et non la secousse tellurique, bien qu'elle soit de très forte intensité. Le bilan du tremblement de terre s'élevait hier à plus de 1 500 morts et disparus. A considérer la magnitude du séisme (8,9), son intensité (l'échelle de Mercalli) aurait pu être bien plus importante. Mais les Japonais, sachant que l'archipel est situé en pleine zone de subduction de quatre plaques tectoniques, donc à forte activité sismique, ont su intégrer les secousses telluriques dans leur vie, leurs activités, leur quotidien… leur culture, et ne vivent plus dans la crainte car ils savent qu'ils habitent et travaillent dans des bâtiments conçus pour résister aux plus forts séismes.Ce n'est pas le cas de tous les pays, dont l'Algérie. Pourtant, situé sur la ligne de rencontre des plaques africaine et eurasienne, le nord du pays est en pleine zone sismique. Et même si les séismes provoqués par le mouvement des plaques sont classés mineurs, cela ne veut pas pour autant dire que nous sommes à l'abri de grandes catastrophes. El Asnam et Boumerdès, pour ne citer que les tremblements de terre les plus meurtriers et ravageurs, sont encore présents dans les mémoires. Mais avons-nous tiré toutes les leçons de ces catastrophes ? Qu'est-ce qui a été fait pour se prémunir contre les prochains séismes, car il y en aura assurément ?Il est vrai qu'après le tremblement de terre qui a détruit Boumerdès, réagissant à chaud, l'Etat a, coup sur coup, décidé de poursuivre les entrepreneurs tricheurs et introduit l'obligation de respecter les règles parasismiques dans la construction. Bien que ces décisions aient été induites par une réaction, alors que la sismicité de la région exigeait l'anticipation et l'action préventive, elles ont toutefois été bien accueillies par les citoyens qui découvraient la peur des tremblements de terre et ont donc vu dans ces décisions un engagement prometteur. Mais qu'en est-il réellement sur le terrain ? Le contrôle des constructions est-il généralisé et effectif ? Les règles de sécurité en cas de séisme sont-elles communiquées à travers la radio et la télévision, sont-elles enseignées dans les écoles et les entreprises ?Ces questions n'attendent pas de réponses, mais plutôt de l'action et, surtout, une médiatisation qui rassérénera les citoyens. Les pouvoirs publics devraient aussi promouvoir les constructions en préfabriqué et autres nouveaux matériaux qui ne présentent aucun danger en cas de tremblement de terre et siéent au climat algérien. «Qu'un seul entrepreneur ose construire avec de nouveaux matériaux et procédés, qu'un seul citoyen élève une maison en préfabriqué - qui a de très bonnes capacités d'isolation thermique et acoustique – et tout le monde suivra», nous affirmait un entrepreneur à qui nous demandions pourquoi il n'utilisait pas les nouveaux matériaux. Or, l'Etat est le premier et le plus important entrepreneur. Qu'il fasse donc le premier pas, pour la tranquillité de tous ! H. G.