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La Ligue arabe livre la Libye à l'Occident et à l'Aqmi
Au-delà de son incapacité à agir sur son environnement immédiat
Publié dans La Tribune le 15 - 03 - 2011

Le 25 février dernier, Le quotidien français Le Monde, citant «un communiqué posté sur des sites jihadistes», révèle sur son site que la nébuleuse «Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a assuré les manifestants libyens de son soutien total, leur promettant de faire tout son possible pour aider l'insurrection contre le colonel Kadhafi». Cette information semble corroborer la déclaration du vice-ministre libyen des Affaires étrangères, Khaled Kaïm, précédemment rapportée par Le Monde, et selon laquelle Al Qaïda aurait l'intention de «mettre en place un émirat islamique dirigé par un ancien détenu de Guantanamo, à Derna, dans l'est de la Libye». Telle que rapportée, cette information semble en effet plaider la cause Kadhafi, lequel n'a cessé de faire du pied à l'Occident en présentant la révolte des Libyens comme une insurrection islamiste menée par l'AqmiI. Ce qui, de ce point de vue, risque de desservir la cause de la révolte dans certaines villes de l'est de la Libye, faisant déteindre inexorablement sur les objectifs des manifestants les intentions et l'activisme auxquels s'y prête l'Aqmi. Il faut rappeler que Mouammar Kadhafi avait, de tout temps, montré son hostilité vis-à-vis des terroristes, en général, et d'Al Qaïda, en particulier, affirmant, le 25 février 2010 à Benghazi, lors de la commémoration de la naissance du prophète Mohamed (qssl), que «le terrorisme qui pourrait être pratiqué par Al Qaïda et les assassinats prétendument commandités par Aymen Al Dhaouahiri sont un crime et donc assimilables à une maladie mentale ou à une tromperie de jeunes». «Les gangs se réclamant d'Al Qaïda sont des gangs criminels», avait-il dit, précisant que «nous sommes tous contre ces gangs et rejetons leur comportement qui ternit l'image de l'Islam». Si l'éventualité que l'est de la Libye puisse tomber entre les mains des islamistes extrémistes a souvent été l'objet de conflits entre Tripoli et les tribus de l'Est, elle ne demeure pas moins une préoccupation majeure de la communauté internationale qui s'était, ces dernières années, servie du pouvoir libyen contre l'expansion d'Al Qaïda en Afrique, comme elle avait vivement compté sur lui pour empêcher les centaines de milliers d'émigrants africains de franchir la Méditerranée en direction de l'Europe. Pétrole, immigration et terrorisme constituent les trois paramètres qui rythment, à l'heure actuelle, la contribution de la communauté internationale à la résolution de la crise libyenne qui met en exergue les rapports conflictuels ayant de tout temps opposé la Cyrénaïque à la Tripolitaine, ainsi que la difficulté résidant dans la gestion du multipartisme et ayant contraint le régime monarchique, bien avant 1969, à suspendre les partis politiques. La clé de la problématique posée par le soulèvement des populations de l'Est libyen résiderait dans la prise en compte de tous ces paramètres dans la recherche d'une solution favorable à l'unité de ce pays.
«Du Sahara au Sahara»
C'était loin d'être une menace en l'air lorsque Kadhafi, dans son premier discours après la révolte populaire, avait déclaré que ce serait un embrasement «du Sahara au Sahara». Les mercenaires de Kadhafi ? En grande partie des milliers de jeunes Touareg, recrutés pour apporter leur soutien au dirigeant libyen et combattre le mouvement populaire de contestation, à en croire la presse. Une situation qui inquiète grandement le Mali, lequel redoute des répercussions dans la région, et plus particulièrement au Sahel, qui pourrait devenir prochainement - hasard de calendrier ? - un nouvel eldorado pétrolier. Parmi ces jeunes, figurent, en effet, d'anciens rebelles réfugiés dans le Sud libyen, à Sabah et Oubari, depuis plusieurs années. D'après RFI, les troupes du général Ali Kana, Touareg responsable des garnisons du Sud, constitueraient la garde rapprochée de Kadhafi, voire même sa base arrière stratégique.Précisons que ces populations nomades, originaires du Mali et du Niger, ont depuis les années 1980 trouvé refuge auprès du dirigeant libyen, lui promettant de sécuriser le Sud-Soudan en échange de sa protection.Mais, désormais, leur présence aux côtés du colonel Kadhafi ainsi que le soutien qu'elles lui apportent provoquent l'inquiétude des élus du Nord-Mali, lesquels redoutent des répercussions dans la sous-région. «Nous sommes inquiets à plus d'un titre. Ces jeunes sont en train de monter massivement (en Libye). C'est très dangereux pour nous ; que Kadhafi résiste ou qu'il tombe, il y aura un impact sur notre région», a déclaré Abdou Salam Ag Assalat, président de l'Assemblée régionale de Kidal. «Tout ça me fait peur, vraiment, car, un jour, ils vont revenir avec les mêmes armes pour déstabiliser le Sahel», a-t-il ajouté.Situation d'autant plus inquiétante que Mouammar Kadhafi pourrait être également tenté - la manne pétrolière aidant - de recruter auprès des jeunes Touareg du Mali et du Niger. Ses relais seraient pour le moins «efficaces», puisque d'anciens chefs rebelles, comme Aghali Alambo, ancien patron controversé du MNJ au Niger, sont à Tripoli.A Bamako et à Niamey, des élus ainsi que des responsables politiques craignent, d'ores et déjà, que la chute de Kadhafi ne provoque un reflux massif de réfugiés touareg dans une région du Sahel déjà très fragilisée et sous la menace d'une déstabilisation. Et ce, alors même - mais est-ce un simple hasard ? - que le Sahel pourrait prochainement devenir un nouvel eldorado pétrolier.En effet, à la mi-février, la presse algérienne a indiqué que le groupe français Total et la Sonatrach avaient dans leur besaces plusieurs projets au Sahel, l'essentiel semblant être pour les deux groupes de «rafler» le plus de projets possibles, au Mali comme au Niger.Les récentes découvertes de gisements miniers dans le bassin de Taoudéni, large de 1,5 million de kilomètres carrés, partagé entre le Mali, la Mauritanie, le Niger et l'Algérie, provoquent un vif intérêt pour cette région. Jean-François Arrighi de Casanova, directeur Afrique du Nord de Total, a, en effet, fait état d'immenses découvertes gazières, le conduisant même à parler «d'un nouvel eldorado».Par ailleurs, à travers sa filiale internationale Sipex, Sonatrach vient d'obtenir récemment l'approbation du ministère des Mines nigérien pour procéder à des forages expérimentaux. Pour rappel, la Sipex est présente au Niger depuis 2005, plus précisément au périmètre de Kafra, à la frontière algéro-nigérienne. Fin 2009, Sipex avait obtenu une prolongation d'une année à sa première période d'exploration, arguant d'une situation politique difficile dans le pays.Au Mali, la filiale de Sonatrach, présente depuis 2007, a acquis une prolongation de deux années, émanant du ministère malien des Mines, pour la première phase d'exploration allant jusqu'en 2013. Mais des multinationales convoitent depuis des années les richesses de cette immensité désertique, disposées, semble-t-il, à tout faire pour déstabiliser la région du Sahel. L'Aqmi n'ayant pas réussi, c'est l'intervention militaire directe en Libye qui pourrait servir d'alibi pour faire main basse sur les richesses du Sahel. Mais les ramifications des réseaux de soutien à Kadhafi au Sahel et son instrumentalisation de l'Aqmi pourraient, en effet, provoquer un embrasement général dans cette région, d'autant plus que le Mali et le Niger, maillons faibles, risquent gros, même si l'Algérie et la Tunisie pourraient aussi en pâtir, notamment au niveau de leurs frontières sud.
Les positions des uns et des autres
La position algérienne est principielle. Le rejet de toute ingérence et de toute intervention militaire étrangère dans n'importe quel pays ou région du monde est un principe cardinal, sur lequel s'est édifiée la diplomatie algérienne, et ce, depuis l'indépendance. Cette même position est défendue avec force après les velléités d'intervention militaire au Sahel, après la série de prises d'otages au Mali et au Niger. Ainsi, l'Algérie privilégie une coopération régionale et un soutien international dans la lutte antiterroriste. Lors de sa visite à Alger, pour la première réunion du «groupe de contact bilatéral de coopération algéro-américain de lutte contre le terrorisme et les questions de sécurité connexes», le coordonnateur de la lutte antiterroriste au département d'Etat, Daniel Benjamin, a déclaré : «Nous sommes préoccupés par les événements en Libye et notre souci est de savoir dans quelle mesure cela pourrait profiter aux terroristes dans la région du Sahel. Nous en avons discuté avec nos partenaires. Bien que, pour le moment, nous n'ayons pas constaté de
changement notable dans l'activité terroriste au Maghreb ou au Sahel, nous pensons qu'il faut rester vigilants.» Usant du conditionnel pour parler des activités terroristes dont a fait état Kadhafi, le coordonnateur américain estime que le plus important, ce sont «les aspirations légitimes des citoyens libyens et des populations de la région». «Nous avons écouté Kadhafi qui a désigné du doigt différents groupes terroristes qui auraient fomenté les troubles dans son pays. Pour nous, la question essentielle en Libye reste la satisfaction des aspirations du peuple libyen. Tout ce que je peux vous dire, c'est qu'il (Kadhafi,ndlr) a perdu toute légitimité pour gouverner la Libye. Il faudrait qu'il s'en aille pour qu'il soit mis fin à l'effusion de sang. Maintenant, concernant l'opportunité de ces événements dont pourraient tirer profit les terroristes pour accaparer les armes, on ne peut pas s'attendre à ce que ces derniers restent les bras croisés et ne pas chercher à gagner du terrain. Nous en avons parlé avec nos partenaires algériens, mais, je le répète, le plus important, ce sont les aspirations du peuple libyen qui préoccupent la communauté internationale», affirme Daniel Benjamin. Interrogé sur la présence militaire américaine près des côtes libyennes, celui-ci estime que son pays «ne cherche pas à avoir de bases militaires en Afrique, ni en Libye». «Nos forces sont dans la région, mais destinées à des tâches humanitaires, notamment à l'évacuation des étrangers désirant quitter la Libye». Répondant à une question sur l'éventualité de l'arrivée au pouvoir de partis islamistes, aussi bien en Tunisie qu'en Egypte ou en Libye, le diplomate américain affirme que «les Etats-Unis sont prêts à travailler avec n'importe quel gouvernement qui s'engagerait à ne pas recourir à la violence, à respecter la démocratie et à être pluraliste. Nous travaillerons avec ceux qui souhaitent établir un Etat de droit et répondre de façon satisfaisante aux aspirations de leurs citoyens». Sur le chapitre de la lutte antiterroriste au Sahel, ce dernier a exprimé sa satisfaction «d'entendre dire de la part des partenaires algériens que la situation au Sahel s'était beaucoup améliorée». Selon lui, les pays du Sahel «font énormément d'efforts pour endiguer la menace terroriste dans leur région et font preuve de beaucoup de détermination pour lutter contre l'Aqmi». Pour lui, «il n'existe pas de mauvais élèves», mais juste des «pays qui ne disposent pas de suffisamment de moyens pour affronter ce grand défi», en raison notamment «de la difficulté du terrain». Il s'agira, ajoute-t-il, «de les aider à améliorer leurs capacités de lutte contre le terrorisme». Cependant, toute cette littérature n'est qu'euphémisme face aux contradictions de la communauté internationale qui voit le souffrance de peuples non occupés tout en ignorant celle des Palestiniens ou des Sahraouis. C'est là que la suspicion réside et discrédite les discours humanistes. Mais au-delà de ce constat, peut-on lutter sérieusement contre le terrorisme en créant des situations susceptibles de légitimer le jihad
contre l'intervention étrangère et peut-on sérieusement prôner la démocratie et les droits de l'Homme, lorsque l'ordre économique mondial écrase la liberté, la dignité et l'humanité ?
A. G.


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