Les deux rencontres, dont l'une s'est terminée par un dîner, qui ont regroupé à l'APN Ahmed Ouyahia, Abdelaziz Ziari et Abdelaziz Belkhadem, ont tenu en haleine députés et journalistes qui voulaient s'enquérir de l'objet du conclave. A telle enseigne que les débats sur le projet de code communal sont passés au second plan. Surtout qu'elles interviennent au lendemain de la réunion tenue au siège de la présidence de la République qui, elle, a regroupé le chef de l'Etat, le Premier ministre, le président du Sénat, celui du Conseil constitutionnel et celui de l'APN, ainsi que le ministre d'Etat, représentant personnel du président de la République et ce, en pleine effervescence de la scène politique. Laquelle est animée par des revendications de dissolution de la chambre basse du Parlement, de législatives anticipées ou encore de changement en profondeur de la loi suprême du pays.Selon nos sources, proches du cabinet du président de l'APN, on apprendra qu'il n'est pas question de convoquer des législatives anticipées, ce, d'autant que nous sommes à une année du renouvellement de l'Assemblée populaire nationale. En revanche, ces réunions tournaient autour de la révision de la Constitution, dont les dispositions ne connaîtraient pas de changements radicaux. Il s'agirait en fait d'apporter des amendements inhérents à la création, par une nouvelle disposition, du poste de vice-président. Un amendement qui serait introduit sans recourir à un référendum. L'article 176 de la Constitution en vigueur le permet : «Lorsque de l'avis motivé du Conseil constitutionnel, un projet de révision constitutionnelle ne porte aucunement atteinte aux principes généraux régissant la société algérienne, aux droits et libertés de l'homme et du citoyen, ni n'affecte d'aucune manière les équilibres fondamentaux des pouvoirs et des institutions, le président de la République peut directement promulguer la loi portant révision constitutionnelle sans la soumettre à référendum populaire si elle a obtenu les trois quarts des voix des membres des deux chambres du Parlement».C'est le cas du poste de vice-président qui ne touche en rien aux équilibres mais qui fera partie du pouvoir exécutif. Il est chargé de suppléer le chef de l'Etat en son absence ou en cas de vacance en attendant l'organisation de nouvelles élections présidentielles.Aussi, le premier magistrat du pays pourrait réunir les deux chambres du Parlement, comme il l'a fait en 2002 pour la reconnaissance de tamazight comme langue nationale, afin de leur soumettre les futurs amendements de la Constitution. F. A.