De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar La souffrance des enfants déficients mentaux dans la wilaya d'Oran est indescriptible. Face au silence imposé par les responsables du secteur et le laxisme érigé en mode de gestion, les familles des enfants déficients mentaux ainsi que leurs éducateurs ont décidé de rompre le silence et de remettre au goût du jour cette situation inhumaine et intolérable. Le non-versement des salaires des éducateurs spécialisés et psychologues exerçant au sein des cinq centres des déficients mentaux a été la goutte qui a fait déborder le vase. «Il n'y a pas que le non-versement des salaires que nous dénonçons. Nous ne bénéficions d'aucun avantage, ni prime d'ancienneté, ni autre. Certains d'entre nous ne sont même pas des smicards. Pourquoi cette injustice ? Je ne parle pas des conditions de travail, car les parents d'élèves ont beaucoup à dire à ce sujet», note un éducateur. Pour leur part, les parents des enfants déficients mentaux évoquent une situation inhumaine au sein de ces centres. «Cela fait quatre jours que nos enfants ne mangent que du pain accompagné d'eau à midi. Il n'y a plus de cantines et de nourriture depuis des mois. Qu'est-ce que c'est que cette situation, et dire que nous sommes à Oran», s'insurge la mère d'un enfant scolarisé dans l'un de ces cinq centres spécialisés. Il faut rappeler, à ce sujet, que les cinq centres sont gérés par l'Association d'aide aux déficients mentaux (AADM) qui emploie une quarantaine d'éducateurs et de psychologues. Ces centres englobent plus de 200 enfants déficients mentaux souffrant de différents handicaps et sont situés à Bir El Djir, Bouisseville, Aïn El Turck, El Makkari (ex-Saint Eugène), Maraval et Ekmuhl, dans la ville d'Oran. Les familles demandent que le droit de regard sur la gestion de l'association qui perçoit des aides étrangères, notamment européennes, et d'autres étatiques et même privées, soit pratiqué en toute transparence. Du côté des éducateurs, on réclame tout simplement leur intégration dans le corps des éducateurs et des psychologues exerçant dans le secteur de la santé ou de la solidarité nationale. Reçus par le représentant du wali d'Oran, les parents des enfants déficients mentaux ainsi que les éducateurs qui avaient manifesté sur le perron de la wilaya d'Oran, ont estimé que «le secrétaire général de la wilaya a promis de prendre des mesures en vue d'assainir cette affaire».