“Cela fait 7 jours que nous sommes en grève, et pas un seul responsable a daigné nous rencontrer pour discuter avec nous. Voilà la considération pour les handicapés et le personnel qui les prend en charge. C'est pour cela que nous protestons aujourd'hui devant le siège de la wilaya.” Lundi matin, la journée des handicapés a été célébrée d'une manière particulière à Oran, avec la protestation d'éducateurs spécialisés de l'Association d'aide aux enfants déficients mentaux (AADM), accompagnés par des parents et leurs enfants. Banderoles et pancartes, sur les quelles sont mentionnées les revendications des éducateurs, à savoir des salaires dignes, des moyens adéquats pour assurer la prise en charge de cette catégorie d'handicapés, ont été brandies. Le représentant des grévistes explique qu'“en dépit d'une semaine de grève, aucun dialogue avec les pouvoirs publics n'a été amorcé”. “Nous sommes 70 travailleurs, tous corps confondus, à prendre en charge 250 enfants déficients mentaux au niveau des 5 centres d'Oran pilotés par l'AADM dépendant du ministère de la Solidarité nationale. Lorsque des délégations étrangères viennent à Oran, on les ramène dans nos centres qui sont une référence. Mais, nous sommes méprisés. vous savez, nous ne sommes payés que 13 000 DA”, ajoute-t-il. Pour les protestataires, le principe de “travail égal, salaire égal” doit être appliqué. Ils dénoncent, du même coup, cette gestion et cette logique misérabiliste du ministère de la Solidarité. Le caractère associatif donné à cette activité ne permet pas d'atteindre le niveau de prise en charge que méritent les enfants déficients mentaux. Les parents qui appuient le mouvement de grève des éducateurs savent mieux que quiconque que ce misérabilisme du secteur va finir par faire fuir tous les éducateurs et, à terme, provoquer la fermeture des centres de la prise en charge. “Que vont devenir nos enfants !” s'interrogent les parents. Par ailleurs, l'allocation de la Cnas de 313 DA accordée à ces enfants permet à peine de couvrir les frais de transport.