60% des consommateurs de drogue en Algérie auraient entre 20 et 39 ans. Une enquête épidémiologique nationale et globale sur la prévalence de la drogue, menée par le Centre national d'études et analyses pour la population et le développement (Ceneap), révèle que cette tranche d'âge, qui représente plus du tiers de la population, est la plus touchée par le fléau de la toxicomanie. «Parmi les 302 967 personnes consommateurs de drogue recensées en Algérie, 180 679 sont âgées entre 20 et 39 ans», a indiqué à l'APS le directeur des études au Ceneap, M. Hocine Tahar. Ce qui représente près de 2,5% de la catégorie. Dans cette triste liste de records de consommation, les 40 ans et plus seraient 94 438 personnes suivies des 16-19 au nombre de 24 675 et des 12-15 ans avec 3 175 consommateurs.En termes d'expérimentation d'une ou de plusieurs substances psychoactives, genre première expérience sans lendemain, l'enquête indique que, sur l'échantillon étudié, 2,15% reconnaissent avoir cédé au moins une fois. Par genre, 3,50% sont des hommes et 0,96% des femmes. Par catégorie d'âge, l'aventure a tenté 2,72% des 20-39 ans, 2,15% des 40 ans et plus, 1,38% des 16-19 et 0,38% des 12-15 ans. Dans un volet relatif à l'entourage de la population questionnée, les chiffres du Ceneap relèvent une proportion de 15,04% des enquêtés ayant déclaré avoir connu des personnes qui s'adonnent à la drogue dans la rue, contre 2,40% dans les milieux universitaires ou scolaires, alors que 1,05% ont déclaré avoir vu des personnes se droguer au travail. Par répartition géographique, il s'avère que la plus grande prévalence à la consommation de drogue et de substance psychoactive est enregistrée dans le Grand Sud, en dépit de la faible densité de la population. L'ouest du pays est classé en deuxième position, talonné par l'Est. La région Centre étant celle où l'étude recense le moins de consommateurs.En matière de lutte contre ce fléau, 53,29% optent pour le dialogue parents-enfants drogués, 10,18% pensent consulter un spécialiste et 7,85% seulement optent pour l'hôpital. S'agissant du comportement vis-à-vis des toxicomanes et drogués, 56,82% des enquêtés proposent les soins appropriés comme attitude à adopter, 22,58% proposent d'aider cette catégorie de personnes et 14,40 % seulement ont recommandé la sanction ou la prison. Evoquant les sources d'information privilégiées, l'enquête a démontré que la télévision constituait la source principale qui permet de s'informer sur la drogue pour 35,20% des enquêtés, contre 19,83% qui ont cité le médecin et 6,79% le travailleur social. Se voulant rassurante, l'étude précise que, par rapport à d'autres pays, la prévalence annuelle pour le cannabis est de 0,6% pour l'Algérie, dont 1,06% chez les hommes et 0,03% chez les femmes de 12 ans et plus. Ce qui classe le pays à un niveau de consommation inférieur à celui de tous les autres pays arabes. Cette situation «ne réduit en rien l'importance de la consommation du cannabis et des risques relatifs à la drogue en Algérie», commentent les enquêteurs, selon l'APS. A. S.