La Banque d'Algérie a annoncé, jeudi dernier, la création d'un nouveau billet de banque d'une valeur faciale de 2 000 DA. C'est ce qui a été décidé à l'issue de la réunion du Conseil de la monnaie et du crédit (CMC). L'émission de cette nouvelle coupure coïncide, selon un communiqué de la BA, avec le 47e anniversaire de la création de la monnaie nationale. Le billet circulera concomitamment avec les autres billets de banque et «contribuera au rafraîchissement de la monnaie fiduciaire et à sa disponibilité accrue», explique la même source. Si, du côté de la banque, ce nouveau billet est destiné «au rafraîchissement de la monnaie fiduciaire», la crise de liquidités qui touche une bonne partie des bureaux de poste est l'une des raisons qui ont poussé les pouvoirs publics à recourir à la planche à billets. Selon des déclarations faites récemment par le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, M. Moussa Benhamadi, pour faire face à cette crise, la planche a billets a été actionnée. Plus explicite, le ministre avait indiqué que la Banque centrale a été contrainte de recourir au tirage de nouveaux billets pour satisfaire une demande massive au niveau des postes des détenteurs de comptes CCP, avec des répercussions, certes, négatives sur l'inflation. Le ministre note, en outre, que les dernières augmentations de salaires des employés des différents corps de la fonction publique et les rappels massifs de salaires sont, en grande partie, responsables de cette situation caractérisée par une forte demande et un manque de liquidités. En fait, les origines de cette crise sont beaucoup plus profondes. Le recours des citoyens et des opérateurs économiques à l'argent liquide dans toutes les transactions est l'une des causes ayant provoqué ce rush vers les bureaux de poste et les banques. En l'absence également des moyens de paiement électronique et par chèque, cette crise s'est aggravée. Dans ce cadre, il faut rappeler la décision du gouvernement qui oblige les opérateurs économiques à utiliser le chèque pour le paiement des transactions commerciales supérieures ou égales à 500 000 dinars. Cette mesure a été déférée il y a quelques mois. Par ailleurs, ce recours à l'émission de nouveaux billets pour enrayer cette crise de liquidités ne sera pas sans conséquences sur l'économie du pays, à en croire le grand argentier du pays qui craint une poussée inflationniste en 2011. Il a estimé, selon l'APS, que, si l'argent injecté dans le cadre de l'augmentation des salaires, décidée depuis quatre mois dans la fonction publique, était dépensé d'un seul coup, il pourrait provoquer une pression sur la demande interne et mener à une hausse des prix de certains produits. Et pour y remédier, le ministre a préconisé la transformation des rappels, au titre du régime indemnitaire de 2008, 2009 et 2010, en épargne, dans la perspective de l'utiliser dans les dispositifs de soutien à l'accession au logement. S. B.