De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzedine Une conférence sur l'histoire des sciences arabes a été animée, samedi dernier, au centre culturel islamique de Aiïn Defla, par Ahmed Djebbar, professeur émérite d'histoire des mathématiques à l'université des sciences et technologies de Lille.Le conférencier a retracé l'évolution de l'activité scientifique arabe dans différentes disciplines. Fractionnant sa communication en cinq points, à savoir la définition des sciences arabes, leur origine, la réaction des hommes de science à travers le temps, le sort de l'héritage scientifique au terme de la période de régression des arabes, le professeur s'est longuement étalé sur le contrôle musulman de l'économie mondiale. A travers différentes haltes ayant jalonné les siècles, l'orateur a décortiqué les causes du développement des sciences, en particulier les sciences exactes, qui ont joué un rôle important, entre autres, dans le partage de l'héritage, le calcul des impôts, des taxes et bénéfices ou dans les instruments de mesure. Le rôle des sciences dans l'orientation vers la «qabla» et la Mecque ou dans l'astronomie a pris une part dans cette conférence qui a également mis l'accent sur les autres sciences, telles la médecine, la mécanique, l'hydraulique, etc. De même, le professeur a abordé le contexte social, culturel et religieux de différentes époques ayant permis l'essor de la civilisation musulmane. Pour cet homme de science, le niveau scientifique des pays européens était largement inférieur à celui des arabes. «Les sciences arabes obéissaient à des normes internationales», dira l'intervenant, avant d'ajouter que les Européens n'ont acquis le savoir que par le procédé de la traduction des œuvres arabes. Selon le conférencier, des recherches sont effectuées actuellement à travers le monde pour éclairer certains points figurant dans les anciens livres arabes et dont la valeur scientifique reste intacte de nos jours. «Chaque information que je donne, ici en quelques minutes, est le fruit d'années de recherche avec des déplacements dans de nombreux pays pour collecter données et arguments», dira-t-il.A l'issue de cette conférence, Ahmed Djebbar qui vit en France a été honoré dans sa ville natale, en présence de notables locaux. Pour lui, c'est un honneur de revenir, après quinz ans d'absence, donner une conférence dans son pays.En marge de cette conférence, Ahmed Djebbar, professeur et ex-ministre de l'éducation et de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, en répondant à une question de la Tribune sur sa vision par rapport à la situation actuelle de l'université, notamment la question du système LMD, a déclaré qu'il devra accorder incessamment un entretien exclusif à la Tribune et abordera ce sujet, et ce, avant de dire, qu'en tout état de cause, le système LMD a été engagé de manière brusque mais demeure perfectible.