Photo : Riad Par Youcef Salami L'aide que l'Etat a apportée aux entreprises publiques, tous secteurs confondus, est estimée à sept milliards de dollars, cela représente 4% de l'enveloppe consacrée au plan quinquennal (2010-2014), chiffre avancé hier par Mohamed Benmeradi, ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion des investissements. Le ministre qui s'exprimait sur les ondes de la radio nationale a également ajouté que ce soutien à l'entreprise publique fait actuellement l'objet d'évaluation au niveau du Conseil des participations de l'Etat (CPE). Et de rappeler que l'Etat canalise ses efforts en matière d'aide aux entreprises vers l'investissement productif et vers la mise à niveau, un programme auquel les pouvoirs publics ont alloué quatre milliards de dollars. Il est évident que celles ayant un marché potentiel et des capacités d'investissement en bénéficient plus. Les secteurs industriels qui dégagent de la valeur ajoutée et ceux qui ont un effet d'entraînement sur les autres activités telles que la mécanique seront encouragés. La filière mécanique bénéfice déjà d'un plan de relance de vingt et un milliards de dinars. La mise à niveau est plus qu'une nécessité, avant de penser au partenariat, car les sociétés étrangères ne souhaitent pas, et c'est normal, s'engager dans des projets de partenariat avec des canards boiteux. «Il faut avoir des entreprises crédibles dans leurs structures financières et technologiques et dans leur management avant d'aller vers des partenariats», dira le ministre. Une dynamique dans laquelle les entreprises nationales n'arrivent pas à s'inscrire. Pas plus qu'elles n'arrivent à engager, en propre, des discussions de partenariat avec des sociétés étrangères. Résultat, l'investissement étranger demeure faible, quand bien même l'aspect législatif le sous-tendant en serait, en partie, la cause. Un état de fait que va confirmer Benmeradi : «Les choix pris ces dernières années pour l'encouragement de l'investissement direct étranger (IDE) et du secteur privé n'ont pas donné de résultats sur le terrain. Sur toute la décennie 2000-2010, les IDE, hors hydrocarbures, étaient inférieurs à deux milliards de dollars. Durant la même période, l'investissement privé représente moins de vingt-cinq pour cent du total des investissements nationaux.» Pour 2010, par exemple, les investissements directs étrangers sont évalués à 424 milliards de dinars. Et fait peu attendu, cependant : les investissements par la dépense publique n'ont pas eu d'effet d'entraînement sur la croissance, selon lui. Néanmoins, l'Etat ne compte pas «désarmer» : il semble décidé à donner plus de ressources à l'investissement productif, comme mentionné plus haut, mais également à créer des conditions de relance de l'investissement privé.