L'Etat a décidé de mettre la main à la poche pour relancer le secteur de l'industrie publique. Une cagnotte de 1100 milliards de dinars, soit l'équivalent de 16 milliards de dollars, sera débloquée au profit des entreprises publiques qui ont un potentiel de marché. L'annonce a été faite hier par Mohamed Benmeradi, ministre de l'Industrie, de la Pme et de la promotion de l'investissement qui était l'invité de la Chaîne III. Cette décision vient tout juste d'être entérinée au niveau du conseil des participations d'Etat (CPE), a encore précisé le ministre. Il enchaînera que les entreprise relevant du secteur privé ne sont pas laissées en marge de cette volonté affichée par les autorités publiques quant à relancer le secteur industriel. Il rappellera en ce sens le programme de mise à niveau décidé il y a plus d'une année par les autorités au profit des entités industrielles du secteur privé, d'une valeur globale de 4 milliards de dollars. L'enveloppe de 16 milliards de dollars qui est accordée aux entreprises industrielles publiques confirme qu'il y a un changement de cap dans la stratégie nationale vis-à-vis de ce secteur. Durant les années précédentes, l'accent a été mis sur le développement du secteur privé et la promotion des investissements directs étrangers dans le secteur industriel. «Dans le passé, il était question que les investissements publics se réalisent dans les infrastructures économiques et sociales et que l'activité du secteur privé ainsi que l'investissement direct étranger (IDE) prennent le relais pour tout ce qui est du développement productif. Cependant, le bilan d'une telle option a montré que les IDE, hors hydrocarbures, étaient inférieurs à 2 milliards de dollars durant toute la décennie s'étalant de 2000 à 2010, et que l'investissement privé algérien représentait moins de 25% de la totalité des investissements nationaux engagés sur le terrain», a expliqué l'invité de la Chaîne III. Les négociations avec Renault ont bien avancé Le ministre a souligné que «ce bilan montre qu'il y a un déséquilibre et que les investissements par la dépense publique n'ont pas eu un effet d'entraînement sur la croissance tel que souhaité». D'autre part, évoquant les projets d'investissement avec les partenaires étrangers, le ministre a révélé que la Société nationale du véhicule industriel (SNVI) a signé la semaine passée un accord avec le groupe allemand Daimler apparenté à l'entreprise Mercedes pour la production de camions au profit de l'ANP. Les premiers engins sortiront de l'usine de la SNVI de Rouiba (Alger) en 2013. Quant au volume de production, celui-ci atteindra les 7500 camions au cours de la première année avant d'être revu à la hausse pour atteindre les 15 000 camions au bout de 4 ans. Concernant les négociations menées avec le constructeur allemand Volkswagen, Benmeradi a indiqué que la partie algérienne «est dans l'attente de la réaction du constructeur allemand à la fiche technique contenant nos requêtes». Le ministre fera savoir que les négociations avec le constructeur français Renault pour l'implantation d'une usine de fabrication de voitures en Algérie ont «bien avancé».