Sept policiers de la sûreté de wilaya de Constantine ont comparu mercredi devant le tribunal correctionnel de Chelghoum Laid (Mila), sous l'inculpation de "négligence" et de "non observation des mesures réglementaires" dans l'affaire du suicide d'un citoyen pendant sa garde à vue au commissariat central de Constantine. Le dénommé Kamel Tifouti, âgé de 41 ans, résidant à Hamma Bouziane (Constantine), avait été retrouvé pendu à l'aide de lacets de chaussures, le 16 décembre 2010, au siège de la sûreté de wilaya de Constantine. Il avait été arrêté quelques heures auparavant, dans le quartier des Arcades romaines, à Constantine, pour ivresse dans un lieu public, puis conduit au commissariat central. La Cour de justice de Constantine avait ouvert une enquête et confié l'affaire, en vertu des dispositions du code de procédure pénale, au tribunal de Chelghoum Laid où le juge d'instruction avait décidé de placer en détention préventive un commissaire, deux officiers et un inspecteur de police, alors que trois agents avaient été laissés en liberté provisoire. Après avoir entendu le rappel des faits à la demande de la défense, la juge a décidé de poursuivre l'audience en écoutant les sept accusés, puis la partie civile et les parents de la victime qui ont rejeté la thèse du suicide, affirmant que le corps portait des "traces de violence". Les accusés ont nié de manière catégorique avoir brutalisé la victime qui était, selon eux, dans un état d'"ébriété avancée" qui l'avait amené, ont-ils affirmé, à "agresser un inspecteur de police". L'après-midi a été consacrée à la déposition des témoins, notamment le médecin légiste qui a examiné le défunt une heure seulement après sa mort, ainsi qu'un second médecin ayant pratiqué l'autopsie. Les deux praticiens ont affirmé n'avoir "pas observé de traces de coups ou de blessures, à l'exception des traces du lacet de la chaussure droite, sur le cou, ainsi qu'un hématome bleu sur la cuisse droite". Le procès devrait se poursuivre tard dans la soirée de mercredi, pour donner lieu aux demandes de la partie civile et aux plaidoiries de la défense. L'affaire avait conduit la Direction générale de la sûreté nationale à ouvrir une enquête approfondie sur les circonstances de ce décès.