La prescription abusive des antibiotiques, en particulier chez les enfants, est devenue courante dans notre pays. Des pédiatres, à l'image du docteur Benhala, rencontrés en marge du 7ème Forum national de l'omnipraticien, organisé mercredi et jeudi derniers au centre commercial d'El Hamma, ont mis en garde contre la prescription excessive des antibiotiques. De leur côté, les docteurs Bengharbi et Harmoun, de la polyclinique de Dar El Beida, ont mis l'accent sur le danger de la banalisation de l'automédication qui entraîne à la longue une résistance au traitement. La surconsommation d'antibiotiques provoque la recrudescence d'infections difficiles à guérir. Ce thème d'actualité a été au cœur de la Journée mondiale de la santé, célébrée le 7 avril dernier. A cette occasion, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a lancé un appel pour «lutter contre la résistance aux médicaments», pour éviter une crise sanitaire mondiale. L'Organisation onusienne alerte : «L'année dernière, au moins 440 000 nouveaux cas de tuberculose multirésistante ont été décelés et des cas de tuberculose ultrarésistante ont été signalés dans 69 pays.» En cause : la résistance aux antibiotiques, phénomène biologique au cours duquel les germes acquièrent une résistance aux médicaments censés les éliminer. Un phénomène accéléré par la mauvaise utilisation des médicaments.Dans le cadre de la Journée mondiale de la santé du 7 avril, l'OMS tire la sonnette d'alarme et engage les gouvernements, l'industrie, les professionnels de santé et les patients à réagir pour ralentir le développement de la résistance : «Le monde est sur le point de perdre ces médicaments miracles», avait affirmé le directeur général de l'OMS, le Dr Margaret Chan. «Si l'on ne prend pas d'urgence des mesures correctrices et protectrices, nous irons vers une ère post-antibiotiques, au cours de laquelle de nombreuses infections courantes ne pourront plus être soignées et recommenceront à tuer», ajoutera-t-il. L'OMS appelle donc de ses vœux la mise en place de politiques nationales et la sensibilisation des patients et médecins - va-t-on revoir le slogan «les antibiotiques, c'est pas automatique» ?