La délégation de médiateurs mandatés par l'Union africaine (UA) pour tenter de faire cesser les combats en Libye effectue une visite officielle en Algérie, où elle devait être reçue par le président Abdelaziz Bouteflika. Composée du président sud-africain Jacob Zuma et de ses homologues Amadou Toumani Touré (Mali), Mohamed Ould Abdel Aziz (Mauritanie) et Denis Sassou Nguesso (Congo), ainsi que du ministre ougandais des Affaires étrangères, Henry Oryem Okello, la délégation s'est rendue la veille à Benghazi, pour proposer au Conseil national de transition «une feuille de route» de l'Union africaine, acceptée la veille par le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. Cette «feuille de route» prévoit notamment la «cessation immédiate des hostilités», la facilitation de l'acheminement de l'aide humanitaire aux populations et le lancement d'un dialogue «entre les parties libyennes» en vue d'une période de transition, a déclaré le commissaire à la paix et à la sécurité de l'UA, Ramtane Lamamra. Elle porte également sur un arrêt des frappes aériennes de l'Otan. Mais l'opposition exige le «départ de Kadhafi» comme préalable à tout cessez-le-feu. Ce qui fera dire au ministre des Affaires étrangères Mourad Medelci que la mission de faire cesser les combats est «importante, mais difficile».L'Algérie, qui reçoit la délégation de médiateurs, affiche son soutien à cette mission et affirme continuer à fournir des efforts «inlassables» pour la «cessation des hostilités» et l'engagement d'un «dialogue inclusif» entre le régime libyen et les insurgés, représentés au sein du Conseil national de transition (CNT). Elle a, à maintes fois, exprimé sa préoccupation au sujet de la situation dans ce pays voisin et de ses conséquences sur la stabilité de la région, notamment au regard de la prolifération des armes dans la région et de la présence croissante de combattants d'Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) aux côtés de la rébellion. Tout en s'inscrivant en faux contre les informations au sujet des mercenaires algériens, le ministère des Affaires étrangères a qualifié, hier à Alger, d'«allégations calomnieuses» les opérations de désinformation visant à impliquer les autorités algériennes dans ce qui est présenté comme des activités de mercenariat menées par de présumés nationaux algériens. Le porte-parole du MAE a souligné que «les motivations de ceux qui commanditent et véhiculent ces allégations infondées, pour nuire à la réputation de l'Algérie, sont visiblement dictées par leur volonté de pousser notre pays à choisir de soutenir un camp contre l'autre dans la crise fratricide qui déchire la Libye sœur». En ce sens, l'Algérie continuera «inlassablement» de joindre sa voix à celle de l'Union africaine (UA) pour appeler à la «cessation immédiate» de toutes les hostilités et à l'engagement d'un «dialogue inclusif» entre les parties libyennes en vue de «s'accorder sur les modalités de sortie de crise», a-t-il affirmé. Le porte-parole du MAE a rappelé que «le gouvernement algérien, qui s'est toujours insurgé contre le phénomène de mercenariat en Afrique, en raison de ses conséquences désastreuses sur la stabilité et la sécurité du continent, a entrepris au début de l'année 2011 un important travail de coordination au niveau des structures compétentes de l'UA chargées de la lutte contre ce phénomène». A. R.