«Si vous êtes artistes et que vous voulez sortir vous exprimer dans la rue, dans votre région, en même temps que le Clacc pour que ça danse en même temps dans tout le pays, envoyez-nous un mail.» C'est le message qu'affiche la page Facebook du Collectif pour la liberté de l'action culturelle et citoyenne (Clacc). Une communauté créée récemment par une bande de jeunes désirant bousculer leur quotidien et faire valoir le plus simple des droits, celui de s'exprimer. Non seulement réservé aux artistes, le Clacc est un groupe ouvert à tous les citoyens algériens, qu'ils soient chômeurs, travailleurs, étudiants, retraités ou responsables. En somme, ce sont des citoyens réunis autour du même objectif : «Restaurer la légalité et la sérénité de l'action culturelle et citoyenne, au sein de l'espace public, en dehors de toute considération d'ordre politique, idéologique ou religieuse.» C'est ainsi que le groupe définit son action. «Les membres du Clacc sont actifs dans des domaines divers et se donnent pour mission de reconstruire et réaménager l'espace et l'échange citoyen autour de la culture, de l'environnement, de l'ouverture sur le monde et du vivre ensemble, par un certain nombre d'actions culturelles et citoyennes», lit-on dans la présentation du Collectif sur sa page Facebook.Pour l'heure, les citoyens qui se sont joints au Clacc respectent scrupuleusement sa ligne de conduite. Ils en ont donné la preuve au début du mois quand ils se sont rassemblés au Sacré-Cœur, sur les hauteurs de la rue Didouche-Mourad, autour du groupe de musique Tatafull, pour un happening. Entourés par les musiciens du groupe munis de guitare et karkabou, le Collectif a tout simplement égayé les lieux en diffusant du bon son. Très vite, la population s'est mêlée à eux pour de purs instants de joie, de bonheur et de liberté. Mais le Clacc ne se contente pas seulement d'organiser des sorties joyeuses. Il ouvre également la voie à d'autres jeunes et reste disponible pour d'éventuelles propositions d'actions qu'on peut faire avec un simple clic.Concernant ses prochaines opérations, le Clacc donne rendez-vous demain à la Casbah pour lancer la campagne «Naqui bladeq» (nettoie ton pays), qui s'inscrit dans le cadre de la préservation du patrimoine. Au programme, collecte d'ordures et nettoyage de la Casbah d'Alger en compagnie d'artistes. S'ajoutent d'autres sorties artistiques dans les lieux publics et cela à travers le territoire national. Né de la simple envie de s'exprimer, le Collectif pour la liberté de l'action culturelle et citoyenne représente une véritable bouffée d'oxygène pour la population. Pacifiste et engagé pour la liberté, le Clacc semble porter sur ses épaules plein d'espoir, dont celui de voir les rues de l'Algérie s'animer au-delà des murs des officiels. «Ma première expérience avec le Clacc était un véritable plaisir ; nous avons joué au Sacré-Cœur en plein centre d'Alger ! C'est carrément fou ! C'était du pur bonheur», déclare un musicien du groupe Tatafull. En outre, la continuité de cette action demeure de l'ordre de l'urgence face aux problèmes dont souffre la jeunesse algérienne car s'exprimer via l'art reste la plus sincère des déclarations. W. S.