Comme tous les phénomènes «sociaux», la déferlante des sites appelés communément réseaux sociaux a fini par atteindre les Algériens qui, eux aussi, veulent être dans l'air du temps, s'exprimer, à défaut d'autres canaux, s'afficher, discuter de leurs problèmes, leurs projets… la Facebookmania touche toutes les couches de la société algérienne. Elle s'installe désormais même dans les écoles, les lycées et autres entreprises (des lycées tels le prestigieux Descartes sont répertoriés sur Facebook mais aussi des institutions). En jetant un coup d'œil même furtif sur des sites tels Facebook ou Myspace (Twitter est moins connu chez nous), on se rend compte que beaucoup d'Algériens, majoritairement jeunes, investissent de plus en plus nombreux ces réseaux. Que de fois n'a-t-on pas en effet entendu dans un café du coin, des «t'es toi aussi sur Facebook ?», ou encore, «c'est très intéressant, tu vas voir, je t'ajouterai à ma liste d'amis», ou n'a-t-on pas reçu dans sa boîte mail des message de type, «Omar vous a ajouté comme ami sur Myspace». L'Algérien, à l'instar de tous les citoyens du monde, succombe à cette «new wave» comme il l'a fait pour le rap par exemple, ou plutôt dans les années 1970 pour le mouvement hippie. En surfant donc sur ces réseaux, l'on retrouve des groupes typiquement algériens qui s'y sont constitués. Tel groupe veut faire connaître une région, l'autre le pays plus amplement en y «injectant» divers supports : photos, vidéos, textes littéraires…. D'autres (fans) défendent également des équipes de football en leur dédiant des pages entières. Des forums sont aussi lancés par des algériens, qu'ils résident sur le sol national ou à l'étranger. Ainsi, la cause palestinienne à titre d'exemple a mobilisé des milliers d'algériens sur Facebook. On peut également trouver des groupes aux thématiques diverses et variées. Un concours Miss FacebookAlgérie a même été lancé en 2008. Faciles d'accès, ces sites où l'on peut s'inscrire en deux, trois clics, en y apposant toutefois des informations personnelles, se font connaître de bouche à oreille ou par mail. Il est difficile cependant de faire le décompte de tous les utilisateurs algériens. L'on estime à plus de 5000 inscrits sur facebook, chiffre sans cesse en progression. D'autres sources l'estiment à plus de 14 000 à mars 2009 pour le seul Facebook, alors que d'autres parlent de 30 000 pour tous les réseaux sociaux. La ville de Annaba a récemment accueilli un rassemblement de «Facebookistes» qui a regroupé plus de 200 adeptes. C'est dire l'avancée de ce phénomène «social» qui, même s'il constitue un moyen de communication moderne et rapide, peut hélas être dangereux dans la mesure où il véhicule aussi des idées racistes, des propagandes à même de nuire à l'entité sociale qu'il prétend «promouvoir». la vigilance devrait être de mise tant les «groupes extrémistes» tendent à exploiter l'aubaine pour accomplir leurs sales besognes.