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Au souvenir des potières du Sahel
L'artisanat traditionnel s'efface à Béjaïa
Publié dans La Tribune le 11 - 09 - 2008


De notre correspondant à Béjaïa
Kamel Amghar
L'artisanat, en Kabylie, est une question fondamentalement familiale. Quelque chose d'élémentaire qu'on se transmet de père en fils ou de mère en fille. Récemment encore, chaque foyer produisait, lui-même, ses propres poteries, ses tapis, ses corbeilles d'osier, ses coussins, ses gourdes et, parfois même, ses bijoux de fantaisie. Tout le monde est, pour ainsi dire, artisan chez lui. La région est de la wilaya de Béjaïa était, à ce titre, bien connue pour la qualité de ses poteries traditionnelles. Un métier de femmes où tout est fait à la main, sans même l'aide d'un tour. Les maîtresses de maison travaillent très bien l'argile et apprennent à leur progéniture la maîtrise des techniques ancestrales y afférentes. Tout un rituel.
Au printemps, les femmes extraient la glaise à laquelle on ajoute des tessons de poteries cassées ou du sable de rivière. Une fois bien séché au soleil et bien pilé avec un maillet de bois, le mélange ainsi obtenu est soigneusement tamisé et bien humecté. La pâte, bien pétrie, reposera dans un endroit humide deux ou trois jours avant le commencement de la fabrication. Chaque objet prend alors forme sur une planchette pour faciliter son déplacement et son exposition ultérieure au soleil. Les potières travaillent souvent sur plusieurs objets à la fois, car deux ou trois jours sont nécessaires pour achever une pièce. Après le séchage, les «œuvres» sont mises au four en plein air dans un énorme bûcher composé d' écorces de liège, de racines de bruyère et de bouses de vache séchées. Une fois bien cuites, les pièces réussies sont gardées et on recycle celles qui ont été déformées ou brisées sont recyclées. Mais, bien avant d'être mises au four, les poteries sont préalablement enduites d' une terre blanchâtre ou rougeâtre, appelée medloug, puis décorées de dessins géométriques très fins.
Pour cela, on utilise des pigments naturels tirés d'une pierre noire, appelée asgou. L'asgou, qui provient de la région de Megrès dans les Hauts Plateaux, est frotté sur une pierre avec un peu d'eau pour obtenir une encre noire ou marron, selon les besoins. De petits pinceaux en poils de chèvre fichés dans une boule de boue en guise de manche sont vite fabriqués à cet effet. Des losanges, des carrés, des triangles et des demi-cercles, harmonieusement reliés, forment des motifs complexes qui épousent la forme de chaque ustensile en lui donnant une esthétique complète. Des lignes fines, d'autres foncées, des courbes larges et des angles droits ou pointus s'enchevêtrent pour former des toiles et des «broderies» sur une des surfaces d'argile parfaitement lissées avec des coquillages récupérés à la plage. Les femmes façonnent ainsi des gargoulettes pour boire, des assiettes pour manger, de grands plats à couscous, d'autres plus grands pour faire la galette ou pour cuire du pain et même des couscoussières.
On réalise aussi des marmites pour la cuisine, des pots pour le bouillon ou pour traire les vaches, des jarres pour l'huile ou pour l'eau, des tasses pour le petit-lait, des vases de différentes dimensions et des amphores pour stocker les céréales. Les poteries en surplus sont généralement suspendues aux murs pour embellir la maison.
Cela, c'était durant les années 1970 et 1980. Aujourd'hui, rares sont les familles qui gardent encore ce joli métier. Même dans la campagne, l'inox, le verre et le plastique supplantent les vieilles terres cuites. Il est vrai que, de nos jours, beaucoup de ménages sont tentés par ce retour aux sources, mais ils ont tout le mal du monde à trouver la bonne potière pour cela. Et pourtant, rien n'empêche une universitaire d'en faire son hobby. Mais c'est une autre histoire, pleine d'arrière-pensées et d'idées éculées. Au fond, la modernité véritable ne peut se concevoir sans le substrat de la culture authentique.


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