A l'issue d'une réunion, tenue jeudi dernier à Alger, les présidents des clubs professionnels, qui se sont constitués en association (ACP), ont lancé un ultime SOS à l'endroit de la tutelle pour honorer ses engagements concernant les avantages accordés dans le cadre de la professionnalisation du football algérien. Faute d'une décision urgente dans ce sens, les équipes concernées menacent de boycotter la prochaine journée du championnat. Dans le but d'inciter les clubs à se constituer en entreprises, l'Etat s'était en effet engagé à apporter un soutien conséquent à tous ceux qui y souscriraient. Un fonds de soutien aux clubs professionnels de football a été conséquemment créé par le décret exécutif n°11-23, publié au Journal officiel. Le ministère de la Jeunesse et des Sports, en sa qualité d'ordonnateur de ce fonds constitué d'une dotation budgétaire de l'Etat ainsi que de dons et de legs divers, devrait couvrir à hauteur de 80% la réalisation de centres d'entraînement et l'acquisition d'autobus pour les déplacements à l'intérieur du pays. Ce compte d'affectation spéciale contribue aussi aux dépenses liées à la prise en charge de 50% des frais de déplacement des équipes par avion à l'intérieur du pays à l'occasion des compétitions, ainsi qu'à la prise en charge de 50% des frais de déplacement du club professionnel pour les matches disputés à l'étranger au titre des compétitions découlant de qualifications africaines ou arabes. Cette subvention étatique consacre, par ailleurs, un volet conséquent aux jeunes catégories et à la formation. Au cours d'une précédente rencontre de l'ACP avec le président de la Fédération algérienne de football (FAF), Mohamed Raouraoua, il était convenu d'octroyer à chaque équipe une subvention de 5 milliards de centimes, échelonnée sur une période de trois ans, ainsi que la mise à disposition de chaque club d'une parcelle de terrain pour l'édification d'un centre d'entraînement. Contre toute attente, l'accord de mise en application de ce dispositif, conclu récemment entre le ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) et l'Association des banques et établissements financiers (Abef), ne prévoit qu'une aide d'urgence de 2,5 milliards de centimes échelonnée sur une période de 5 ans. Cette réduction de l'enveloppe promise a suscité la déception des clubs qui décident de «contre-attaquer» en brandissant un préavis de «grève» qui prendra effet mercredi prochain. «Le président de la République, qui a lancé ce projet de professionnalisation, a mis tous les moyens en œuvre pour sa réussite. Un décret exécutif a été publié dans ce sens depuis des mois. Mais les différents partenaires impliqués peinent à élaborer un mécanisme technique qui contenterait toutes les parties. Aujourd'hui, tous les clubs professionnels sont contraints de conditionner la poursuite de la compétition par l'octroi des aides promises», explique le président de l'ACP, Mahfoud Kerbadj, en soulignant la détermination de son organisation de maintenir cette fois la pression jusqu'à satisfaction des doléances émises. Pour sauver l'exercice footballistique d'un éventuel conflit qui serait contreproductif aux équipes nationales engagées dans diverses compétitions internationales, l'Abef, le MJS et la FAF doivent absolument réagir pour trouver un compromis avec l'ACP. Ils ont trois jours pour cela. K. A.