Une nouvelle analyse, publiée le 15 avril dernier sur le blog The Carbon Brief, montre que beaucoup de chercheurs «climatosceptiques» sont liés à la firme ExxonMobil. Le site Global Warming Policy Foundation a publié une liste de plus de 900 articles de recherche, qui ont été analysés par le blog The Carbon Brief.Le nombre d'articles publiés est censé être le signe que bon nombre de chercheurs s'opposent à la vision d'un changement climatique produit par l'activité humaine. Mais selon The Carbon Brief, si l'on observe plus précisément la liste des articles, on constate qu'une bonne proportion de celle-ci est en fait le fruit d'un petit réseau d'individus qui co-écrivent les articles. Ces divers auteurs peuvent facilement être liés à l'industrie pétrolière.Dix des contributeurs les plus importants sont responsables de 186 articles, et plusieurs papiers ont été publiés dans des revues scientifiques (Nature et Science). Le plus cité est le Dr. Sherwood B. Idso, qui a co-rédigé 67 des 938 articles (soit 7%). Il est le président du Centre d'étude du dioxyde de carbone et du changement climatique global, qui a été fondé par ExxonMobil, et est lié au Conseil d'information sur l'environnement, une industrie énergétique dont les campagnes de publicité ont été qualifiées de «bidons» par le New York Times. Le second auteur le plus cité est le Dr. Patrick J. Michaels, un climatosceptique connu. Et le troisième est un scientifique de l'agriculture, le Dr. Bruce Kimball, et tous ses papiers ont pour co-auteur le Dr. Idso.Autres problèmes relevés par The Carbon Brief : d'une part, beaucoup d'articles cités dans la liste ne se préoccupent que peu du changement climatique dû aux humains. D'autre part, plusieurs auteurs cités sont en fait en accord avec les théories sur le réchauffement climatique dû à l'utilisation de carburant fossile. «Ce n'est pas une représentation juste de mon travail, et je leur ai déjà dit, à eux et par écrit», a ainsi répondu le Professeur Peter de Menocal, de l'université de Columbia, au site The Carbon Brief. Même chose pour le professeur Richard Zeebe, de l'université de Hawaii, dont l'article étudiant une élévation de température il y a 55 millions d'années a été utilisé pour soutenir le «climatosceptisisme». En livrant les articles de cette manière, les climatosceptiques espèrent rendre bien plus difficile l'analyse des articles et leur contradiction. Les chercheurs disposent toutefois d'outils de gestion de base de données comme NeedleBase et Google Refine pour les aider dans cette tâche.