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Vers une grève illimitée des praticiens de la santé publique Les services de police ont empêché leur rassemblement, jeudi, devant le palais du gouvernement
Photo : S. Zoheïr Par Karima Mokrani Aux cris de «La honte! Un ministère sans décision», «La honte ! Un gouvernement sans décision», «Abbès dégage, nous ne voulons pas de toi», «Le médecin ne se lasse pas, ne supporte pas l'humiliation», «Le médecin réclame sa dignité» et de «One Two Three, viva l'Algérie», «Oulach smah oulach», «Grève illimitée» et d'autres slogans, quelque 500 praticiens de la santé publique ont manifesté, hier à Alger, leur colère contre les retards accusés dans l'amendement de leur statut particulier et le régime indemnitaire. Les médecins ont répondu massivement à l'appel de leur syndicat pour un rassemblement devant le palais du gouvernement, mais l'action protestataire n'a pas eu lieu à l'endroit désigné, empêchée par des agents de police présents en nombre considérable au niveau de tous les accès qui mènent au palais. Les manifestants ont été refoulés au niveau du jardin public, entre la Grande-Poste et la salle Ibn-Khaldoun. C'est là où s'est déroulé le sit-in, sous un soleil de plomb et une chaleur torride. Jeudi dernier, un autre sit-in a eu lieu devant le siège du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, mais sans suite. «Le chef de cabinet du ministère a fini par accepter de recevoir une délégation des praticiens ; mais une fois à l'intérieur des bureaux, ils nous ont dit qu'il est en réunion et que nous devons patienter. Nous sommes revenus voir nos collègues avec la décision de lever le sit-in sans toutefois retourner voir le chef de cabinet. Le ministre était absent et son secrétaire général était à l'étranger», rapporte le Dr Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP). Et ce dernier de poursuivre : «Une semaine s'est écoulée et aucun responsable n'a cherché après nous. Nous avons compris le message. Ils dégagent leur responsabilité et nous disent de voir ailleurs. Voilà pourquoi nous demandons de rencontrer le Premier ministre, Ahmed Ouyahia.» Le représentant du Syndicat des praticiens insiste sur sa demande de voir le Premier ministre : «Le ministre Ould Abbès fait dans le désengagement. Dans toutes ses sorties médiatiques, il affirme qu'il est mandaté par le président Bouteflika pour prendre en charge nos revendications, mais sur le terrain d'application, il semble dire qu'il a fait ce qu'il a pu et que le reste ne dépend pas de lui.» Les praticiens de la santé publique ont donc demandé, jeudi dernier, à être reçus par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, en vain. Aucun des représentants du ministère en question n'a daigné se présenter à eux malgré les appels insistants : «Ouyahia, ouvrez la porte !»Selon le Dr Lyes Merabet, les représentants du gouvernement ne laissent pas d'autre choix aux praticiens de la santé que de durcir leur mouvement pour faire aboutir leurs revendications. Autrement dit, ce sera la grève illimitée. La décision sera confirmée le 5 mai prochain. Les praticiens spécialistes devront être de la partie. «Nous avons rencontré nos collègues praticiens spécialistes, lundi dernier, et nous nous sommes mis d'accord pour agir ensemble, la main dans la main», a indiqué le représentant du SNPSP.