Le rassemblement devant le siège du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière est maintenu pour mercredi prochain. Les praticiens de la santé publique ne décolèrent pas. Et pour cause, ils ont décidé de maintenir leur débrayage. «Nous maintenons la grève dans sa forme ouverte», a affirmé, hier, le Dr Lyès Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (Snpsp), dans une conférence de presse animée, conjointement avec le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (Snpssp). Cette conférence a eu lieu au siège de l'Union nationale des professionnels de l'éducation et de la formation à Alger. Aussi, les blouses blanches maintiennent le rassemblement prévu devant le siège du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, au niveau de la capitale. Ce rassemblement aura lieu mercredi prochain à partir de 10h00. Cette action sera appuyée par des rassemblements et marches dans plusieurs villes du pays. Il s'agit entre autres, de Annaba, Constantine, Sidi Bel Abbès, Oran et Ouargla. Ainsi, la répression ne fait guère fléchir la volonté des blouses blanches de maintenir leur action jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. A ce sujet, le Dr Mohamed Yousfi, président du Snpssp. a rejeté, dans le fond et dans la forme, la manière avec laquelle le ministère de la Santé traite la situation. «Ils (le ministère) nous ont invités, aujourd'hui, à une réunion alors qu'ils savent que nous organisons une conférence de presse!», s'est exclamé ce dernier. Auparavant, le département de Saïd Barkat avait convié les deux syndicats à une session de travail qui devait se tenir...mercredi passé. Là aussi, les conférenciers ont soulevé l'étrange coïncidence entre l'initiative du ministère et la journée où les praticiens devaient marcher sur la présidence de la République. Ce jour-là, les blouses blanches ont été empêchées de faire la marche. Après avoir effectué un tour de mobilisation dans l'enceinte de l'hôpital Mustapha-Pacha, les praticiens en colère, ont tenté de sortir dans la rue. A l'entrée principale de l'hôpital, ils se sont heurtés à la brutalité des forces de l'ordre. En effet, plusieurs unités de police antiémeute ont été dépêchées sur les lieux. Ces dernières n'ont pas hésité à violer la franchise hospitalière pour dissuader les protestataires d'aller au bout de leur action. Les agents de l'ordre ont usé de la force devant des praticiens qui scandaient «La santé en danger, les ministres en congé!». Dans la bousculade, il y a eu des blessés. Ces derniers ont été pris en charge. Leur état de santé n'est pas inquiétant. Aussi, il y a eu trois arrestations parmi les praticiens. Lesquels praticiens ont été relâchés par la suite. Invité à s'exprimer sur le sujet, le Premier ministre, M Ahmed Ouyahia avait qualifié les manifestants «d'agitateurs qui menacent la stabilité du pays». A cette accusation, le Dr Merabet a réagi fermement. «Notre action est aussi propre que la couleur blanche de la blouse que nous portons». Pour sa part, le Dr Yousfi a indiqué que ces accusations s'inscrivent en faux du programme présidentiel. «Ce programme donne la priorité aux compétences nationales», a rappelé l'intervenant. A ce propos, les deux conférenciers ont appelé à l'ouverture d'un dialogue dans le cadre de la réglementation en vigueur. «La tutelle (le ministère de la Santé) a la responsabilité d'organiser des réunions de conciliation», a précisé, à ce sujet, le Dr Merabet. Déterminés, les deux syndicats comptent aller de l'avant dans la protesta. A travers un communiqué distribué à la presse, le Snpsp rappelle à ses adhérents l'obligation de respecter les décisions adoptées en intersyndicale des praticiens (Snpsp-Snpssp). Pour rappel, la grève illimitée des blouses blanches a été entamée le 21 décembre dernier. Ce mouvement a été mis en veilleuse à la faveur de la participation de la sélection nationale en Coupe d'Afrique. L'euphorie du football passée, il est temps de revenir aux préoccupations fondamentales des citoyens, surtout quand il s'agit de leur sécurité sanitaire. Il est temps de se demander «One, two, three, où va la Santé?».