Photo : M. Hacène Par Karima Mokrani A peine une grève est arrêtée qu'une autre s'annonce dans le secteur de la santé. Les paramédicaux ont déposé la hache de guerre sans toutefois l'enterrer et les praticiens ressortent d'autres armes. Les résidents restent sur le qui-vive. Ils maintiennent la protestation jusqu'à satisfaction totale de leurs revendications. Pas de répit pour le ministre, Djamel Ould Abbès, interpellé désormais à ses portes.En effet, à l'appel du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), un rassemblement de plusieurs centaines de médecins généralistes est prévu, aujourd'hui, devant le siège du ministère de la Santé. Un autre suivra, jeudi prochain, devant le palais du Gouvernement. Lors d'une conférence de presse tenue mardi à Alger, le porte-parole de l'organisation autonome, Lyes Merabet, a exprimé l'indignation de la corporation face à la non-prise en charge de ses revendications malgré les engagements du ministre en personne. «Cela fait une année que nous attendons que les engagements du ministre soient mis en application, en vain», a-t-il dit. Le SNPSP s'élève particulièrement contre le retard accusé dans l'amendement du décret exécutif 09-393 portant statut particulier et le régime indemnitaire.Selon M. Merabet, si le ministre ne réagit pas par une action favorable et concrète, le mouvement protestataire prendra une autre forme. Une forme qui n'est pas nouvelle dans le secteur, encore moins pour le corps des praticiens. Ce sera la grève illimitée et probablement avec la participation d'autres syndicats membres de la Coordination intersyndicale créée au lendemain de la radicalisation du mouvement de protestation des paramédicaux. Un conseil national extraordinaire du SNPSP aurait lieu le 5 du mois prochain pour décider de la forme de la grève et des parties prenantes. De leur côté, les résidents en médecine, chirurgie dentaire et pharmacie affirment qu'ils maintiennent leur mouvement de grève illimitée. Ils ne contestent pas les résultats de la conférence nationale des doyens des facultés de médecine qui a eu lieu, lundi et mardi à Alger, mais cela ne les décide pas à mettre fin à leur débrayage, du moins pour faire une halte. «Sur le plan pédagogique, nos revendications ont été satisfaites, à l'exception des examens intercalaires qui feront l'objet d'autres discussions. En revanche, nous n'avons eu aucune réponse en ce qui concerne l'abrogation du service civil et la dispense du service militaire», indique Dr Omar Sahnoune, un des représentants du Comité national des médecins résidents algériens (Camra). Le Dr Sahnoune précise que les résidents ont bénéficié d'une représentation de quatre délégués au sein des comités pédagogiques, d'une prime conséquente de recherche et de documentation, en plus de l'amélioration des conditions de formation. Les réunions de la Camra se poursuivent à Alger et d'autres wilayas comme Oran et Annaba pour le maintien de «la cohérence» du mouvement.