«Un esprit sain dans un corps sain.» On ne le répétera jamais assez. Le dicton est toujours cité, notamment dans les établissements scolaires à l'adresse des élèves pour les inciter à faire plus d'activité physiques. Ainsi, il ne faut surtout pas nier, a priori, que l'Etat a fait des efforts -insuffisants soient-ils- pour doter les écoles, notamment les CEM et les lycées, de structures sportives. Cela se voit. Et partout, des terrains de sports collectifs, des stades (qui ne répondent pas aux normes, il est vrai) et même des salles polyvalentes sont souvent inclus dans la conception des écoles. Nous l'avons dit, ce n'est pas suffisant, donc il faut faire plus. Mais là où cela ne marche pas vraiment, c'est sur le plan politique. Car, la construction d'un stade ou d'une salle ne suffit pas pour faire du sport. Il n'y a qu'à voir la manière dont la pratique sportive est traitée dans le système éducatif pour s'en rendre compte. Souvent, dans des épreuves de fin d'année, la note du sport est donnée sans qu'une épreuve soit effectuée. Pis, dans certains cas, on fait l'évaluation des élèves, même absents. Cela s'ajoute au coefficient, trop faible, consacré à la matière. Ce n'est certainement pas la faute de l'enseignant. Pas celle de l'élève non plus, ni de ses parents. La responsabilité incombe aux responsables politiques, le ministère de l'Education en tête. Une volonté politique fera que, par exemple, les enseignants de l'éducation sportive seront motivés et les élèves avec. C'est apparemment le but de cette initiative prise conjointement entre les deux ministres, celui de l'Education et celui de la Jeunesse et des Sports qui semble faire du sport scolaire son cheval de bataille. Il est vrai aussi que, tenant compte du fait que l'enfant est également le produit de la société, la généralisation du sport de proximité a pour vocation de faire de la pratique un phénomène social. Ainsi, l'Etat gagnerait beaucoup à construire plus d'espaces pour le sport dans les quartiers de sorte à inculquer l'esprit sportif à des enfants dans leur jeune âge. L'autre problème qui gangrène l'élargissement de la pratique sportive dans les écoles est cette nouvelle tendance à faire en sorte que les filles en soient exclues. C'est souvent le fait de pratiques sociales rétrogrades, mais c'est aussi à cause des nouveaux prédicateurs qui tentent d'inclure l'idéologie même là où il ne faut pas. Surtout pas à l'école. Tout est, en définitive, question d'éducation. Et le sport ne doit pas être en reste. A. B.