Dans le courant de l?année scolaire 2002/2003, les ministres de l?Education nationale et de la Jeunesse et des Sports avaient convenu d?une étroite collaboration pour relancer le sport en milieu scolaire. Il était même question d?intégrer les écoles primaires dans un dispositif d?ensemble et d?y installer des éducateurs sportifs. Sur le terrain de l?application de ce formidable élan en faveur de l?Education physique et sportive (EPS), les principaux concernés constatent des lenteurs et des blocages. A l?évidence, le recul de la pratique sportive en milieu scolaire s?explique par l?archaïsme des mentalités. L?EPS est négligée dans nos établissements scolaires pour la simple raison que tout le monde ne conçoit l?éducation de l?enfant ou de l?adolescent que sous le seul angle de l?éducation intellectuelle. Etudes, leçons, devoirs, révisions, cours de soutien, rattrapages, compositions, examens, etc. : il n?y a que le cerveau ? la mémoire plus exactement ? qui est sollicité. Au point que le développement physique est totalement ignoré. Des esprits rétrogrades estiment le temps consacré à l?EPS comme du temps perdu par l?élève, car dérobé au temps consacré à l?étude. La facture ne se fera pas attendre : la fatigue scolaire qui engendre le surmenage et la phobie de l?école est devenue monnaie courante chez beaucoup de nos élèves. Il n?est point besoin de citer les bienfaits et l?utilité de l?EPS dès le cycle primaire. On ne peut éviter de paraphraser le célèbre dicton populaire : «Un corps sain dans un esprit sain.» Il ne saurait y avoir de travail intellectuel bénéfique à l?élève sans l?indispensable pratique sportive régulière, permanente et structurée. Le sport a aussi des vertus hygiéniques sur les plans mental et corporel. Il est un puissant contrepoids au surmenage intellectuel. De toute évidence, nous n?avons pas intérêt à oublier cette vérité première : «Comme l?esprit, le corps a ses droits.»