Le secrétaire général de l'UGTA Abdelmadjid Sidi Saïd a défendu hier, samedi, l'idée d'un secteur public fort aux côtés du secteur privé, lors de sa visite effectuée dans la wilaya de Tizi Ouzou à l'occasion, comme il l'a déclaré devant les travailleurs, de la rentrée sociale qui coïncidait également avec le retour des enfants vers les bancs de l'école. Venu à Tizi Ouzou exprimer sa solidarité et celle des instances nationales de son organisation avec la base syndicale, le patron de l'ex-syndicat unique a effectué une visite au sein de trois entreprises publiques économiques, quelques-unes des rares sociétés restées fonctionnelles dans la wilaya de Tizi Ouzou, à savoir l'ENIEM, l'ENEL et le Leader Meubles Taboukert (ex-SNLB). «Il y a une prise de conscience chez tous les acteurs concernés quant à l'importance d'un secteur public fort», dira Abdelmadjid Sidi Saïd quand il a été accosté par des éléments de la presse nationale à l'entrée d'une bâtisse de l'ENIEM, et ce, non sans insister sur l'absence de toute contradiction entre le secteur public et le secteur privé. Il est fini le temps où l'on tombe à bras raccourcis sur les entreprises publiques, puisque l'on se dit, de tous les côtés, convaincu que les entreprises publiques peuvent être compétitives. Selon le patron de la Centrale syndicale, «nous sommes compétitifs, mais il reste juste un petit déclic économique» pour lequel il est tout à fait optimiste. Il n'omettra pas, lors de ses visites guidées par les P-DG de ces entreprises et lors de la conférence-débat qu'il a animée en début d'après-midi au siège des œuvres sociales de l'éducation, de signaler que «nous tenons compte de la concurrence et des nouveaux paramètres». «Pour ne pas subir la mondialisation qui est une réalité irréversible, il nous faudra remettre le secteur public sur rails», ajoutera encore Abdelmadjid Sidi Saïd dans la salle des conférences des œuvres sociales du secteur de l'éducation où il a réuni quelques centaines de travailleurs et de syndicalistes affiliés à son organisation syndicale. D'un autre côté, il fera savoir que les trois entreprises visitées dans la journée d'hier n'ont pas été choisies au hasard, en faisant référence à la décision de l'Etat de ne jamais céder plus de 49% d'une entreprise privatisable, notamment aux investissements étrangers. Pour cela, le chef de l'UGTA exprimera sa satisfaction après cette décision gouvernementale, non sans espérer que l'ENIEM, l'ENEL et le leader Meubles Taboukert recevront l'aide nécessaire pour s'en sortir définitivement. «Nous savons qu'il y a un besoin en investissement à l'ENEL et Taboukert, alors qu'un dossier a été déposé au niveau du Trésor en ce qui concerne l'ENIEM», affirmera encore le secrétaire général de l'UGTA qui voulait, visiblement, parler des 15 milliards de dinars de dettes bancaires du fleuron de l'industrie algérienne, l'ENIEM, qui reste quand même handicapé par le poids de cette dette à rembourser, même si son chiffre d'affaires a connu un net développement.