Au moment où les regards sont braqués sur la Fonction publique à la faveur de la rentrée scolaire 2008/2009, et au moment où le débat sur les statuts particuliers non encore finalisés et le régime indemnitaire reprend le dessus, le secrétaire général de l'UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, a opté pour le secteur économique pour donner le coup d'envoi à la reprise de l'activité syndicale de la centrale pour cette année. Tizi Ouzou : De notre bureau En compagnie de deux membres du secrétariat national, Salah Djenouhat et Abdelkader Malki, chargés respectivement des finances et de la communication et de responsables locaux de l'UGTA, Sidi Saïd a effectué hier une visite à travers trois entreprises publiques économiques dans la wilaya de Tizi Ouzou, Electro-industrie (ex-Enel), Eniem et Enatb (entreprise d'ameublement et de transformation du bois), employant plus de 4000 salariés. D'emblée, le patron de la Centrale rassurera les travailleurs que « ces trois entreprises comptent parmi les quelque 220 entités publiques dont le gouvernement a renoncé à la décision de leur cession ». Cette nouvelle démarche vise à relancer le tissu industriel public, appelé à appuyer la croissance économique hors hydrocarbures. « Toute opération d'ouverture du capital desdites entreprises ne peut aller au-delà des 49% », a encore affirmé le SG de la Centrale syndicale. « Les entreprises de cette taille sont parmi les rares ayant la capacité de reprendre le marché et les emplois », dira-t-il devant les travailleurs de l'ex-Enel, avant d'ajouter : « Le gouvernement, à la faveur de sa nouvelle politique économique, compte accorder une priorité à la relance du secteur public économique ». « Cet appareil doit être préservé comme étant un élément de souveraineté et de stabilité économique ». A chacune de ses étapes, Sidi Saïd exhorte les travailleurs à préserver leur outil de production et, surtout, veiller sur la compétitivité du produit sur le marché. Pour garantir le redéploiement et la pérennité de ces entreprises, Sidi Saïd a promis d'appuyer leurs dossiers. L'ex-Enel et l'Enatb auront ainsi besoin de gros investissements pour relancer leurs activités. Pour ce qui est du leader national de l'électroménager, l'Eniem, le patron de l'UGTA s'est engagé à « défendre » son dossier auprès du Trésor public pour l'assainissement de sa dette, de l'ordre de 15 milliards de dinars, et qui coûte 1,2 milliard de dinars annuellement à l'entreprise. Toutefois, il y a lieu de rappeler que, précédemment, l'Eniem et l'ex-Enel ont fait l'objet d'appels d'offres pour leur privatisation, infructueux. Ainsi, en l'absence d'éventuels repreneurs parmi le privé, national ou étranger, le gouvernement décide de garder dans son giron ces trois EPE. Avant de clôturer sa visite à Tizi Ouzou, Sidi Saïd a tenu une rencontre avec les responsables locaux de la Centrale syndicale où il a rappelé que la décision du gouvernement à relancer le secteur public s'inscrit dans le cadre de la nouvelle stratégie qui « vise à consolider la croissance hors hydrocarbures, sans laquelle notre survie deviendra aléatoire, notamment en cette conjoncture où les prix du pétrole viennent de passer au-dessous de la barre des 100 dollars. Pour cela, le secteur public est appelé à être le maillon fort et l'élément moteur de la politique de développement ».