Plus de 34 milliards de DA. Tel est le montant consenti par l'Etat algérien au développement de la recherche scientifique durant la période 1998-2007. A cette mesure s'ajoutent d'autres actions déjà entreprises dans le cadre de la recherche conformément aux directives émises par le président Abdelaziz Bouteflika lors du Conseil des ministres du 14 mai 2007. Lesquelles directives visent notamment au «renforcement de la synergie dans la conception des programmes de recherche, la souplesse et la stabilité dans leur mode de gestion, l'ouverture sur les compétences nationales établies en Algérie ou à l'étranger ainsi que l'ouverture sur l'environnement national et international». Les orientations présidentielles ont également été prises en charge dans le cadre de la nouvelle loi d'orientation et du programme à projection quinquennale pour la période 2008-2012. Plus de cent actions y sont définies, elles visent à renforcer les bases d'une société de la connaissance, moteur du développement économique et social. Ces données, parmi d'autres, ont été rappelées hier au chef de l'Etat par la première responsable du secteur, Souad Bendjaballah, lors de son audition, indique l'APS. La ministre déléguée à la recherche scientifique précisera que deux priorités sont assignées à la loi sus-indiquée : la contribution de la communauté scientifique à la prise en charge des problèmes de développement économique social et culturel du pays et la formation par la recherche d'un nombre substantiel d'enseignants chercheurs (28 000) et de chercheurs permanents (5 000) afin d'atteindre les normes internationales en termes de masse critique dans l'ensemble des domaines de la recherche. Ces efforts sont-ils suffisants pour un décollage définitif et salvateur de ce secteur ? La réalité de la recherche scientifique en Algérie, faut-il le reconnaître, est à l'image des autres secteurs : beaucoup reste à faire encore même si d'énormes investissements financiers ont été consentis par l'Etat. Le président Bouteflika le reconnaîtra lui-même à l'issue de l'audition. «Les efforts consentis jusque-là sont à encourager, mais il n'en demeure pas moins que l'exploitation optimale des potentialités de la recherche scientifique reste en deçà des attentes du pays et des besoins nationaux dans tous les domaines», dira-t-il à l'adresse de Mme Bendjaballah. Car la réalité du terrain continue de démontrer la tendance persistance de nos chercheurs à préférer évoluer dans d'autres environnements plus valorisants de leur statut. La fuite des cerveaux demeure encore l'un des maux qui interpellent les gouvernements des pays en voie de développement. A ce titre, l'Algérie est l'un de ceux qui connaissent les plus forts taux en matière d'«exode» de la matière grise de ses enfants. Et tant que le développement de ce secteur ne s'inscrit pas dans le cadre d'une politique nationale qui prenne en considération les données du terrain et qui soit en harmonie avec les attentes et les besoins des autres secteurs, rien n'empêchera cette tendance de s'aggraver dans les années à venir. M. C.