Saisir les enjeux stratégiques de la recherche scientifique, faire ressortir son apport dans le processus du développement humain, faire part du statut sociologique de l'activité, définir la contribution de tous les acteurs, y compris celle de l'Etat, des autres institutions privées, trouver les moyens adéquats d'exploiter les outputs de l'activité de la recherche, telles sont les priorités du président de la République. A l'issue du débat consacré à ce dossier, Bouteflika a insisté pour que la recherche scientifique soit consacrée comme priorité nationale en vue de prendre en charge les préoccupations économiques, sociales et culturelles de la nation. "Les efforts consentis jusque-là sont à encourager, mais il n'en demeure pas moins que l'exploitation optimale des potentialités de la recherche scientifique reste en deçà des attentes du pays et des besoins nationaux dans tous les domaines", a déclaré le chef de l'Etat. Pour lui, la recherche scientifique ne doit pas être du ressort exclusif de l'Etat qui doit, certes, la soutenir et la promouvoir, elle doit aussi être une préoccupation de l'entreprise dont dépendent le succès, et parfois même la survie.L'élan déjà pris dans ce domaine de la recherche scientifique doit donc être accéléré. Dans ce contexte, le chef de l'Etat a émis des directives précises au gouvernement pour une dynamisation de la recherche scientifique et le développement technologique. Ainsi, en premier lieu, le gouvernement est tenu de mettre en place avant la fin de l'année, les différents mécanismes instaurés par la loi, telle que révisée cette année, pour encadrer, suivre et dynamiser la recherche scientifique.En second lieu, la recherche scientifique bénéficiera durant les cinq prochaines années, d'une dotation budgétaire globale d'un minimum de 100 milliards DA. "Ce montant qui correspond, notamment, à la mise en œuvre de 34 programmes nationaux de recherche représente près de trois fois les sommes dépensées durant ces cinq dernières années. C'est un gage de la volonté de l'Etat de consacrer la recherche comme priorité nationale. La dépense publique dans ce domaine sera augmentée sans aucune hésitation, pour autant que les crédits alloués soient consommés efficacement", a ajouté le chef de l'Etat. En troisième lieu, le gouvernement est chargé de proposer, dès la prochaine loi de finances, des mesures incitatives pour encourager les entreprises à investir dans la recherche. "La recherche doit désormais être considérée comme un des éléments essentiels de la politique d'investissement dans tous les secteurs. Elle doit constituer une dimension importante dans la mise à niveau des entreprises", a souligné le président Abdelaziz Bouteflika. En quatrième lieu enfin, "la recherche, notamment hors de l'entreprise, doit être orientée vers les centres d'intérêts majeurs de la nation, dans tous les domaines", a conclu le chef de l'Etat. Il faut dire, par ailleurs, que le secteur s'est engagé dans la mise en œuvre des programmes nationaux de Recherche par la mise en place de comités programmes, le lancement de plusieurs appels à proposition de projets qui ont abouti à la sélection, au financement et à l'exécution d'un grand nombre de projets de recherche. Ce qui a permis l'élaboration et la mise en œuvre de vingt-sept programmes nationaux de recherche,l'agrément et le financement de 5 244 projets de recherche et l'exécution de 217 projets de recherche dans le cadre de conventions et accords internationaux, la mise en place de vingt et un comités sectoriels, l'agrément de six cent quatre-vingts laboratoires de recherche et l'érection de dix-neuf centres et instituts de recherche au statut d'EPST. Au plan de la ressource humaine, il y a lieu de mentionner la mobilisation de plus de quinze mille enseignants chercheurs, deux mille chercheurs permanents, en plus de l'implication de la communauté scientifique algérienne établie à l'étranger, dans les activités de recherche et dans les conseils scientifiques des centres de recherche. A cela s'est ajouté dans le domaine spatial, le lancement et l'exploitation du satellite Alsat 1. Le secteur a également enregistré la réalisation de plus de 145 espaces de recherche au sein des établissements universitaires, un centre de recherche en biotechnologie à Constantine, un centre de recherche des zones arides à Biskra et une Unité de développement des équipements solaires à Bou Ismail. D'autres infrastructures de recherche sont en cours de réalisation et concernent : 520 espaces de recherche, un centre régional de transfert technologique à Sétif, un centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle à Oran, un centre de recherche en économie appliquée au développement à Tipaza, un centre de recherche en analyse physico-chimique à Tipaza, une unité de recherche en technologie industrielle à Annaba, une unité de recherche en énergies renouvelables en milieu saharien à Adrar, enfin, une centrale technologique en microélectronique au Centre de développement des technologies avancées à Alger. II a été également enregistré plus de 5 877 publications scientifiques, 14 510 communications nationales et internationales, la soutenance de 23 353 mémoires de magister, 4 111 thèses de doctorat, ainsi que le dépôt de 15 brevets auprès de l'Inapi. En outre, l'ouverture de la recherche scientifique sur son environnement socio-économique a fait l'objet d'un intérêt soutenu, concrétisé par l'organisation d'un forum recherche-développement, tenu en 2005 et associant des universités, des ministères, des entreprises et organismes de recherche concernés. L'impact de ce forum, en matière d'innovation et de valorisation, a permis la sélection de 469 produits et services de recherche parmi les 890 projets exposés et 75 projets valorisables susceptibles d'être transformés en brevets d'invention dont 6 devant être protégés au niveau international. Il a également permis la mise en place de réseaux thématiques de recherche couvrant divers domaines d'intérêts nationaux, à savoir : les sciences sociales et humaines avec des projets consacrés aux manuscrits historiques et à la langue arabe, le développement économique avec des études consacrées aux traitements des phosphates, des énergies renouvelables et du palmier, la lutte contre l'ensablement, et enfin la santé avec des projets dans le domaine de l'immunologie et de la pharmacie. Tous ces résultats ont été réalisés grâce aux efforts consentis par l'Etat, en termes de financement de la recherche scientifique et du développement technologique, et qui ont atteint pour la période (1998-2007) plus de 34 milliards de DA. Les actions déjà entreprises dans le cadre de la recherche s'inscrivent en droite ligne des directives émises par le président Abdelaziz Bouteflika, lors du Conseil des ministres du 14 mai 2007, afin que soient renforcées notamment, la synergie dans la conception des programmes de recherche, la souplesse et la stabilité dans leur mode de gestion, l'ouverture sur les compétences nationales établies en Algérie ou à l'étranger, ainsi que l'ouverture sur l'environnement national et international. Ces directives présidentielles ont été également prises en charge dans le cadre de la nouvelle loi d'orientation et programme à projection quinquennale pour la période 2008-2012. Plus de cent actions y sont définies, elles visent à renforcer les bases d'une société de la connaissance, moteur du développement économique et social. Deux priorités sont assignées à cette loi : la contribution de la communauté scientifique à la prise en charge des problèmes de développement économique social et culturel du pays et la formation par la recherche d'un nombre substantiel d'enseignants chercheurs (28 000) et de chercheurs permanents (5 000) afin d'atteindre les normes internationales en termes de masse critique dans l'ensemble des domaines de la recherche. De même, cette loi-programme dicte la création d'un Organe national directeur permanent dénommé Direction générale de la recherche, la création d'agences thématiques de recherche, la mise en place d'un Comité national d'évaluation, la mise en place de pôles d'excellence, la création de services communs et enfin l'acquisition de grands équipements scientifiques. Dans ce cadre, le gouvernement a projeté pour les cinq années à venir, un programme de travail devant, notamment, permettre de recentrer les programmes nationaux de recherche autour des préoccupations nationales prioritaires et de programmes transversaux, et de poursuivre à travers les "réseaux thématiques", la mise en synergie des compétences et des moyens de la recherche scientifique relevant des universités, des centres de recherche, des agences et des entreprises économiques.