Photo : S. Wafia De notre envoyée spéciale à Béchar Wafia Sifouane Pour la 3ème soirée du 5ème Festival national de musique diwan, la scène du stade El Nasr a témoigné du passage de quatre troupes dont les styles varient entre le diwan et la fusion. Doyen des Gnaoua de Blida, le «naâlem» Mohamed Bahaz et sa troupe Diwan Gnaoua Blida sont entrés en compétition officielle en dévoilant une représentation dans les règles de l'art. En fait, torse nu et les son tambour en bandoulière, le Mâalem a fait son entrée sur scène accompagné de percussionnistes au karkabou. Du haut de ses 70 ans, il épatera le public avec la remarquable mise en scène chorégraphique de la troupe qui a exécuté une entrée à la Baba Salem. L'artiste troquera par la suite son tambour contre un gumbri et interprétera le morceau Baba Hamou. Ayant gardé l'aspect «spectaculaire» du diwan, la formation, constituée essentiellement de jeunes réunis autour de leur aîné, est bien partie pour rafler une distinction bien méritée cette année.La scène sera, par la suite, cédée à la troupe Dar Bahri Ousfane de Constantine. Héritant du diwan de père en fils, la troupe a offert une prestation qui est montée crescendo, maintenant une variation des rythmes qui semble recherchée. Considérés comme les protecteurs du diwan au nord du pays, les musiciens et chanteurs de cette troupe tentent de faire valoir ce genre à Constantine, ce qui n'est pas du tout évident. Après le passage des troupes en compétition, le public découvrira la formation Oxygène qui a fait oublier un peu la monotonie du festival. Excellant dans la fusion, la troupe passait avec aisance d'un genre à un autre, alliant des influences jazz et reggae à des textes populaires. Les festivaliers auront même droit à un drum solo endiablé. La soirée prendra fin en compagnie du groupe Harmonica qui se prépare à un retour en force. Sur scène, guitare, basse, gumbri, synthétiseur, batterie et autres percussions avec lesquels les musiciens déchaîneront le public. Ils interpréteront, entre autres, quelques morceaux de leurs anciens albums à l'image de Saadi belwali, Belaidjia et le tube Bladi. Par ailleurs, au-delà de la qualité de la programmation et de son aspect compétitif, cette 5ème édition peine à attirer les habitants de la ville. D'ailleurs, pour cette 3ème soirée, les gens étaient peu nombreux au niveau du stade, ce qui reflète un certain désintérêt. Une situation allant à l'encontre des objectifs des organisateurs qui aspirent à créer à travers ce festival une véritable dynamique culturelle et touristique.