«Ils sont venus les enfants du diwan, ils sont venus», comme le dit le refrain du premier titre interprété par le groupe Noudjoum Eddiwan. Les enfants du diwan étaient bel et bien sur le devant de la scène du théâtre de Verdure du bois des Arcades, dimanche dernier, pour la troisième édition du Festival international de la musique diwan d'Alger. C'est face à un public essentiellement composé de jeunes et de familles que la troupe de Sidi Bel Abbès a dévoilé tout son savoir-faire et la beauté de l'art musical du diwan. En tenues traditionnelles africaines et marocaines (ce qui reflète toute la diversité culturelle et les origines multiples du diwan), les musiciens de Noudjoum Eddiwan se sont déchaînés, encouragés par une foule en délire. Très à l'aise sur scène et dans leur genre, Noudjoum Eddiwan ont su gagner l'admiration des jeunes qui ont découvert le groupe probablement pour la première fois. Excellant en musique comme en danse traditionnelle gnaoua, le groupe a présenté à son public un riche répertoire de diwan issu du répertoire marocain et algérien. Avec une musique bien rythmée, Noudjoum Eddiwan a maintenu la même cadence jusqu'à la fin, le tout ponctué de quelques pas de danse et de jeux de scène. Après une première partie bien mouvementée ayant chauffé le public, la scène est cédée à l'invité du festival qui vient directement de l'Inde avec son groupe pour dévoiler la magie des sons de leur pays. Habillé en tenue traditionnelle indienne, Amrat Hussein a charmé l'assistance avec son tabla (instrument de percussion typiquement indien considéré, avec le mridang, comme le membranophone le plus complexe). Accompagné d'un flutiste et d'un batteur, l'artiste a laissé ses mains s'enflammer sur son instrument enchaînant des rythmes allant crescendo. Parmi les titres joués, on citera Jungle, Jonoun ou encore le Complete rythme. Le public a apprécié la musique et l'a bien exprimé. Issu de la septième génération d'une famille de musiciens, Amrat Hussein est un artiste précoce. Il devient professionnel à l'âge de 13 ans. Considéré comme une star en Inde, il s'est initié à la musique dès l'âge de 5 ans et voit en 2000 les portes du monde s'ouvrir pour lui. De rencontre en rencontre, Amrat s'installe en Italie. Il jouera aux jeux Olympiques d'Athènes. Côtoyant plusieurs artistes en Italie, Amrat a fusionné avec plus de onze cultures différentes, aussi bien africaines qu'asiatiques et européennes. Plus tard, il donnera naissance à son trio pour faire voyager les rythmes traditionnels de son pays aux quatre coins du monde. Par ailleurs, la 3ème édition du Festival international de la musique du diwan se poursuivra demain avec à l'affiche le grand maalem Mustapha Bakbou d'Essaouira et le groupe Ousfan Dar el Bahri de Constantine, une soirée 100% transe. W. S.