Photo : S. Wafia De notre envoyée spéciale à Béchar Wafia Sifouane Pour la seconde soirée du Festival national de musique diwan, l'ambiance et la qualité des prestations sont montées d'un cran en compagnie des quatre troupes qui se sont succédé sur la scène improvisée au stade El Nasr. Malgré la réticence des habitants de la ville qui sont peu nombreux à prendre part aux festivités, les artistes ont assuré des shows endiablés. Les premiers à rejoindre la scène sont Hilaliya de Tipasa qui, comme leur nom l'indique, sont natifs de Tipasa. Menée par le vocaliste Salim El Djouhera (son nom d'artiste), la formation a présenté aux festivaliers un melting-pot du répertoire maghrébin. Les musiciens ont également dévoilé certaines créations en mêlant des textes de diwan à la musique rythmée maghrébine ; on citera l'exemple du grand classique Sidi Belahmer. Inscrit en hors compétition, la troupe a signé par ce spectacle sa première participation à ce festival âgé déjà de cinq ans. Interrogé sur le choix de la formation porté plutôt sur la variété marocaine, le chanteur nous confiera que «le diwan est une musique propre à la région du Sud et nous, nous pouvons produire ce genre de musique à Alger car il n'est pas demandé, tandis qu'il est très apprécié dans son environnement naturel». La troupe Sara Ksar de Béchar prendra par la suite le relais sur scène pour enivrer le public avec une prestation authentique du diwan où se mêlent percussions et gumbri. Inscrite en compétition officielle, la troupe, qui a déjà conquis la région, a dévoilé lors de cette soirée tout son savoir-faire, ce qui fait d'elle un dur concurrent aux autres troupes. Mais on retiendra surtout la remarquable prestation offerte par la troupe Ouled Haussa. Lauréats du 1er prix de l'édition précédente, les musiciens de la troupe ont viré du traditionnel diwan qui les a fait connaître à leurs débuts à une fusion exquise. C'est en introduisant de nouveaux instruments tels que le violon, la guitare, la batterie et le djembé que la formation d'Alger a revisité et réarrangé quelques titres du répertoire diwan, lui offrant ainsi une sonorité actuelle plus fluide et riche en influences reggae. Alliant la présence à la parfaite maîtrise de l'instrument, Ouled Haussa ont conquis la foule qui en réclamait davantage. De retour avec un nouveau son reflet d'un travail sérieux et recherché, Ouled Haussa ont prouvé la flexibilité du diwan qui peut se joindre à plusieurs styles et cela, tout en gagnant de plus en plus d'amateurs. Après avoir fait la première partie du concert de la diva Oumou Sangaré à Alger, Ouled Haussa ont assuré par la suite une série de concerts à travers le monde, comme la Belgique et le Sénégal. Ils sont actuellement en phase de préparation de leur second album, un album qui fera certainement parler d'eux. Par ailleurs, c'est avec la troupe de Nora El Becharia que la soirée a pris fin. Très connue dans la région pour son talent, Nora entamera son concert en interprétant la célèbre Hamdoushia pour finir avec les grands classiques du diwan.